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Lueur d’espoir au Niger ?

Ines Eissa , (avec Agences) , Mercredi, 16 août 2023

Suite à la visite d’une délégation religieuse nigériane au Niger, le chef de la junte militaire s’est dit ouvert à une résolution de la crise par la voie diplomatique.

Lueur d’espoir au Niger ?
Les efforts de médiation se poursuivent au Niger dans un contexte de tensions.

Le général Abdourahamane Tiani, au pouvoir après le coup d’Etat du 26 juillet au Niger, a déclaré que « sa porte était ouverte pour explorer la voie de la diplomatie et de la paix, afin de résoudre la crise », a affirmé dans un communiqué le Sheikh Bala Lau, à la tête d’une mission de médiation de chefs religieux menée avec l’accord du président du Nigeria, Bola Tinubu, également président en exercice de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Sheikh Bala Lau est le chef d’Izala, un mouvement islamique d’inspiration salafiste, au Nigeria. Selon le général Tiani, cité dans le même communiqué de la médiation religieuse, les militaires ont renversé le président Bazoum « en raison d’une menace imminente qui aurait affecté non seulement la République du Niger, mais aussi le Nigeria ».

Toujours selon ce communiqué, le général Tiani, lors de son entretien avec Lau, « s’est également excusé de ne pas avoir accordé l’attention nécessaire à l’équipe envoyée par le président Tinubu et dirigée par l’ancien chef de l’Etat, le général Abdulsalami Abubakar ». Le 3 août, une délégation de la Cédéao, menée par le général Abubakar, avait atterri à Niamey, mais en était repartie au bout de quelques heures seulement sans avoir pu rencontrer le nouvel homme fort du pays, le général Tiani. Le 8 août, une autre délégation d’envoyés de la Cédéao, de l’Union Africaine (UA) et de l’Onu n’avait pas pu se rendre à Niamey, le régime invoquant des raisons de sécurité. Selon le communiqué de la médiation du Sheikh Bala Lau, le général Tiani a affirmé qu’il était « douloureux » pour les auteurs du coup que les dirigeants de la Cédéao « n’aient pas entendu leur version des faits avant de leur adresser un ultimatum » les menaçant d’une intervention militaire, afin de rétablir l’ordre constitutionnel.

Les dirigeants de la Cédéao ont réaffirmé jeudi dernier, lors d’un nouveau sommet, privilégier la voie diplomatique pour rétablir le président Mohamed Bazoum dans ses fonctions, tout en ordonnant une mobilisation et un déploiement de la « force en attente » de la Cédéao. Cette temporisation de la Cédéao fait dire à un diplomate qui a requis l’anonymat que « plus le temps passe, plus les chances de restituer l’ordre constitutionnel au Niger s’éloignent. Il me semble que le régime militaire au Niger n’a aucune intention de renoncer au pouvoir », explique-t-il. Et d’ajouter : « Les efforts se dirigent vers un compromis qui assurerait la libération du président Mohamed Bazoum dans le contexte d’un processus politique basé sur la Constitution ».

Recherche de soutien extérieur

En même temps que la junte au pouvoir au Niger exprimait sa disposition d’explorer la voie diplomatique pour résoudre la crise, elle a cherché un soutien régional face à la pression de la Cédéao. Une délégation de la junte s’est ainsi rendue à Conakry, capitale de la Guinée, où elle était reçue par les autorités militaires guinéennes, auxquelles elle a demandé « un soutien renforcé pour affronter les défis à venir », a rapporté samedi 12 août la télévision publique guinéenne. Le chef d’Etat guinéen, le colonel Mamadi Doumbouya, dont le régime est également issu d’un coup d’Etat survenu en septembre 2021, s’est entretenu samedi à Conakry avec cette délégation conduite par le général Moussa Salaou Barmou.

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