Du 25 à 28 juillet, le président français, Emmanuel Macron, est en tournée en Afrique. Cette tournée est considérée par les analystes comme un retour à l’Afrique, car le continent est toujours l’une des priorités stratégiques, économiques et surtout diplomatiques du président français. Ce dernier veut réaffirmer son engagement dans la démarche de renouvellement de la relation entre la France et le continent africain. Accompagné des ministres des Affaires étrangères, des Armées, du Commerce extérieur, ainsi que de la secrétaire d’Etat chargée du Développement, Macron a commencé sa tournée par le Cameroun. C’est la première fois qu’il visite ce pays considéré comme la première économie d’Afrique centrale, sa deuxième étape est le Bénin et enfin la Guinée-Bissau.
Crise alimentaire et sécurité
Cette visite intervient alors qu’Emmanuel Macron a annoncé la semaine dernière sa volonté de repenser d’ici l’automne l’ensemble des dispositifs militaires de la France sur le continent africain, et alors que la force anti-djihadiste Barkhane boucle son départ du Mali. « Plusieurs objectifs dominent cette tournée économique, politique et sécuritaire. Macron a pu discuter avec ses homologues de la crise alimentaire causée par la guerre en Ukraine, les enjeux de la production agricole, les questions sécuritaires, les possibilités d’investissement français dans l’agriculture. En plus, des affaires internes de ces pays. Macron veut protéger les intérêts de son pays dans ce continent et il veut renforcer le rôle français en Afrique. Les enjeux de gouvernance et l’Etat de droit ont été traités à chaque étape, sans injonction médiatique, mais sous forme d’échanges directs avec ses homologues », explique Dr Ayman Shabana, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire. D’après l’Elysée, les enjeux de lutte anti-djihadiste dans le nord du Cameroun ont également été abordés par le président français et son homologue, Paul Biya. Les deux dirigeants ont discuté de la menace de Boko Haram dans le nord du pays et le conflit qui oppose dans le nord-ouest et le sud-ouest depuis plus de cinq ans des groupes armés séparatistes aux forces de l’ordre. Au Bénin, le nord du pays est confronté à une multiplication d’attaques meurtrières, alors que la menace djihadiste s’étend du Sahel aux pays du golfe de Guinée. Le président Patrice Talon souhaite un appui français en matière de soutien aérien, de renseignement et d’équipements. Macron achève sa tournée en Guinée-Bissau, petit pays ouest-africain abonné aux crises politiques. Le dossier sahélien sera aussi abordé alors que le président Umaro Sissoco Embalo s’apprête à prendre la tête de la Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Au cours de son premier mandat, Emmanuel Macron avait privilégié les visites dans les pays du Sahel, lutte anti-djihadiste oblige, et les pays non francophones d’Afrique comme le Nigeria, l’Ethiopie ou l’Afrique du Sud. Il s’oriente aujourd’hui vers l’ancien pré-carré français en Afrique centrale, dont le Gabon, la RDC ou le Cameroun, qui ont développé leurs relations politiques et économiques avec d’autres puissances comme la Chine, la Russie ou l’Allemagne.
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