Trois grands projets de barrages en Afrique — Ethiopie, RD Congo et Lesotho — ont fait la une des médias cette année. Ces trois barrages sont controversés mais sont nécessaires pour le développement de ces trois pays tant sur le plan énergie que sur le plan d’accès à l’eau.
En effet, c’est depuis les années 1960 qu’on a édifié, de par le monde, des barrages colossaux dont l’objectif principal avancé par les entreprises et les investisseurs internationaux a toujours été l’accroissement de l’accès à l’électricité aux populations locales et le soutien de leur croissance économique. Mais en réalité, la vérité est bien différente. Tous les grands barrages construits depuis cette date ont eu des conséquences environnementales et sociales désastreuses.
Comptant à peine un peu plus de deux millions d’habitants, le royaume du Lesotho, petit pays enclavé au sein de l’Afrique du Sud, est considéré comme un « pays pauvre » dont les seules ressources sont l’industrie textile et les revenus des travailleurs des mines sud-africaines. Mais il possède une richesse que lui envient tous ses voisins : l’eau. Dans les années 1990, le royaume et l’Afrique du Sud décident d’utiliser la capacité hydroélectrique du pays en lançant un projet de 5 barrages qui maîtriseraient les eaux du fleuve Orange et dégageraient d’importants revenus. Le coût total de ce projet mammouth était de 16 milliards de dollars, soit 11,8 milliards d’euros, sur 30 ans. Deux de ces barrages — mis en service en 1998 et 2002 — ont déjà fait gagner 404 millions de dollars, soit 299 millions d’euros au gouvernement du Lesotho, en fournissant de l’eau et de l’énergie à l’Afrique du Sud.
Mais si le Lesotho approvisionne en eau son voisin sud-africain et reçoit en échange monnaie sonnante et trébuchante, la population locale par contre n’a ni assez d’eau potable ni assez d’électricité, car quelque 60 km de cours d’eau ont dû être modifiés. En outre, si les habitants ont été relogés ailleurs, pour faire place à la construction, la majorité d’entre eux ont perdu leurs terres arables et leurs pâturages.
En Ethiopie, le barrage du Millénium passe de devenir le plus grand barrage d’Afrique, poussant au deuxième rang le barrage de Polihali au Lesotho. Les travaux de la construction de ce mammouth hydroélectrique ont commencé au mois d’avril dernier, et le chantier se trouve à 700 km au nord-ouest d’Addis-Abeba, sur le Nil Bleu, dans la province de Benishangul. Selon les plans du projet, dans quatre ans, il deviendra le premier barrage d’Afrique et permettra de retenir une quantité de 62 milliards de mètres cubes d’eau. Quant à la production d’énergie, le barrage du Millénium pourrait produire 5 250 MW d’énergie électrique, ce qui permettra à l’Ethiopie de satisfaire ses besoins et d’exporter l’électricité aux pays voisins. Le coût de ce monument colossal serait de 4,8 milliards de dollars.
Mais le projet a fait l’objet de critiques et de craintes de la part des autres Etats du bassin du Nil, surtout du côté oriental et notamment en Egypte, bien que le ministre éthiopien de l’Eau et de l’Energie ait nié toute intention de son pays de « monopoliser les eaux derrière le barrage du Millénium dans les territoires éthiopiens ». Pour l’Ethiopie, le barrage du Millénium ne menacerait pas « la sécurité de l’eau dans tous les pays du bassin du Nil ». Le ministre aurait même souligné que l’Ethiopie a « adopté la politique de coopération avec le Soudan et l’Egypte à cet égard ». Beaucoup d’experts pensent que le barrage va contribuer à accroître les possibilités de développement, l’amélioration de l’économie et les échanges commerciaux entre l’Ethiopie, le Soudan et l’Egypte, les trois pays riverains concernés pas la construction du barrage.
Quant au troisième barrage controversé, il s’agit du barrage Inga III en République démocratique du Congo. Inga III sera en effet érigé sur le site de deux barrages existants sur le fleuve du Bas-Congo et sera construit sur l’une des chutes d’eau les plus grandes au monde, les Chutes d’Inga, d’une hauteur de près de 100 mètres et dont la vitesse est de 43 mètres cubes par seconde.
Le coût d’Inga III est près de 3 fois celui du barrage du Millénium puisqu’il s’élève à 12 milliards de dollars et sa réalisation durera six ans. Inga III produirait 4 800 MW, et selon certains économistes, l’électricité produite serait moins chère. En outre, l’électricité générée sera transmise à des clients en Afrique du Sud, pays qui est partenaire et principal client du projet selon les observateurs.
Malgré leur coût excessif et les problèmes environnementaux, sociaux et politiques qu’ils créent, il faut admettre que ces barrages colossaux sont des infrastructures essentielles pour le développement en Afrique. Ils réduiraient le déficit d’énergie et développeraient des projets transfrontaliers .
SADC
Finances
La SADC, communauté de développement de l’Afrique australe, est appelée à revoir les règles bancaires afin de faciliter l’expansion des services bancaires à travers les quinze membres de la communauté. Selon certaines banques, l’environnement réglementaire dans certains Etats d’Afrique australe présente des complexités qui empêchent ces banques d’offrir « une gamme complète » de services, soit aux particuliers soit aux entreprises. Malgré ces difficultés, certains banquiers reconnaissent néanmoins que la croissance des échanges entre les pays de la communauté « a donné lieu à des banques qui développent des solutions de financement des échanges pour faciliter le commerce intra-régional ». Au cours d’une récente interview, le directeur général de l’Association pour les services bancaires d’Afrique du Sud a révélé qu’actuellement la Banque Centrale de la SADC étudie un projet ayant pour objectif l’assouplissement des règles bancaires en développant un « système intégré de paiements et de règlement, qui améliorera considérablement le système bancaire à travers les Etats ».
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