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Soudan : Des discussions pour relancer l’espoir

Maha Salem , Maha Salem , Mardi, 11 janvier 2022

Des pourparlers doivent être lancés dans les jours à venir entre les différentes parties soudanaises pour trouver une issue à la crise. Une crise qui s’est aggravée après la démission de Hamdok.

Soudan : Des discussions pour relancer l’espoir

Sous fortes pressions de la communauté internationale, plusieurs partis politiques, la société civile et le Conseil militaire qui dirige le pays ont accepté l’initiative lancée par l’émissaire de l’Onu au Soudan, Volker Perthes. Ce dernier a annoncé samedi 8 janvier l’organisation la semaine prochaine de pourparlers entre civils et militaires au Soudan en vue de résoudre la crise que traverse le pays. « Toutes les parties prenantes, civiles et militaires, dont les mouvements armés, les partis politiques, la société civile, les groupes de femmes et les comités de résistance » seront rassemblées, a annoncé Volker dans une conférence de presse. Pour renforcer les pressions, le Conseil de sécurité de l’Onu tient une session informelle ce mercredi 12 janvier pour discuter des derniers développements au Soudan.

La Ligue arabe a salué samedi l’initiative onusienne, tout comme l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, les Etats-Unis et le Royaume-Uni qui ont appelé dans un communiqué conjoint « tous les acteurs politiques soudanais à saisir cette occasion pour restaurer la transition du pays » vers la démocratie. Mais, selon Khaled Osman, rédacteur en chef du journal soudanais L’Emigrant, « la communauté internationale ne s’engage pas suffisamment dans la crise soudanaise. Par exemple, la communauté internationale a organisé des conférences internationales pour la Libye, la Syrie et le Liban, mais aucune pour le Soudan ».

En effet, le Soudan vit une crise sans précédent depuis les décisions lancées par le général et chef de l’armée Abdel-Fattah Al-Bourhane le 25 octobre 2021, des décisions ayant mis fin à la transition vers un pouvoir entièrement civil au Soudan. Réinstallé par le général Bourhane après un mois de résidence surveillée, le premier ministre Abdallah Hamdok a finalement démissionné le 2 janvier.

Une démission synonyme de constat d’échec, mais aussi de grande inconnue sur l’avenir du pays. « Plusieurs raisons expliquent cette démission, d’abord le manque de confiance entre les deux dirigeants. Ensuite, Hamdok avait accepté de reprendre son poste pour essayer de trouver des compromis et régler la crise. Mais il a été soumis sous de fortes pressions de tous les camps : les militaires, les forces politiques et la société civile. Chaque camp essaye d’imposer ses conditions et refuse les exigences de l’autre camp. Sans tenir en compte les pressions de la communauté internationale. Il s’est trouvé donc paralysé, incapable de gérer la crise ou de trouver une solution vu que chaque camp a ses propres exigences et refuse de présenter des concessions », explique Khaled Osman. « Le général Bourhane promet des élections pour juillet 2023. Mais les partis refusent », explique-t-il.

Quels scénarios ?

Que va-t-il donc arriver maintenant ? Les Forces de la Liberté et du Changement (FLC), fer de lance de la révolte qui a démis Béchir en 2019, ont annoncé dans un communiqué n’avoir reçu « aucun détail » sur ces pourparlers de la part de l’Onu. Qui plus est, les FLC maintiennent leur « mobilisation de masse pacifique pour l’établissement d’une autorité civile ». Sur le terrain, en effet, la situation reste extrêmement tendue avec des manifestations quasi quotidiennes, souvent entachées de violences.

Selon Osman, il y a trois scénarios : « Soit que le Conseil militaire accepte une vraie participation des civils dans la gestion de la période de transition, tout en parvenant à une feuille de route avec des dates précises pour tenir les élections générales, et in fine, une réconciliation entre les Soudanais ; soit il cède le pouvoir ; soit il campe sur sa position, ce qui va conduire le pays à une catastrophe, car les manifestants ont commencé à s’armer », conclut l’analyste.

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