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Les favoris hors jeu

Sabah Sabet avec agences, Lundi, 26 août 2013

Les trois grands favoris des élections présidentielles malgaches, hautement controversés, ont été écartés du scrutin. Une décision saluée par la communauté internationale

Après trois mois d’attente et de blocage du processus électoral, la Cour Electorale Spéciale (CES) a fixé, cette semaine, la date de l’élection présidentielle malgache au 25 octobre. Un éventuel second tour jumelé avec les élections législatives sera organisé le 20 décembre. La CES avait publié la liste définitive de trente-trois candidats sur laquelle ne figurent pas les trois grandes figures de la vie politique : l’actuel homme fort de Madagascar, président de la transition, Andry Rajoelina, l’ancien président Didier Ratsiraka, et Lalao Ravalomanana, épouse de l’ancien chef de l’Etat, Marc Ravalomanana.

Ces derniers avaient d’abord été acceptés en violation flagrante du code électoral. Andry Rajoelina avait déposé sa candidature hors du délai légal. Quant à la femme de Marc Ravalomanana et l’ancien président Ratsiraka, ils n’ont pas résidé à Madagascar six mois avant la date du scrutin, comme l’exige le code électoral. C’est ainsi que la communauté internationale, dont l’aide financière est vitale pour la Grande Ile, menaçait de ne pas valider l’élection tant que ces trois candidats ne seraient pas retirés de la liste, estimant qu’avec leur participation « les conditions nécessaires à la tenue d’élections transparentes, crédibles et paisibles ne sont plus remplies ». Le blocage politique consécutif à ces candidatures avait contraint le gouvernement à reporter le scrutin sine die, mais la date a été enfin fixée par la CES qui a jugé leur candidature « illégale » et par la suite ils ont été écartés de la course électorale.

Les trois personnalités écartées ont réagi différemment face à cette décision. Andry Rajoelina a affirmé qu’il acceptait sa disqualification de la course à la présidentielle en assurant être « disposé à faire une passation de service calme et démocratique après l’élection ». En revanche, Lalao Ravalomanana, candidate également exclue, l’a rejeté. « La liste officielle des candidats retenue par la CES est une vraie farce pour les Malgaches », a-t-elle déclaré dans un communiqué publié le 23 août. Et d’ajouter : « La Mouvance Ravalomanana ne va pas quitter la présidentielle … nous allons continuer notre bataille pour des élections libres et équitables ». En outre, selon la cour électorale, les concernés doivent présenter des remplaçants dans un délai d’une semaine. Le camp d’Andry Rajoelina a opté pour remplacer son candidat écarté par le ministre des Finances, Hery Rajaonarimampianina, dont le nom figure sur la liste électorale publiée jeudi 22 août. Les deux autres candidats écartés n’ont pas annoncé de remplaçant, rejetant leur mise à l’écart. Avec l’exclusion des trois protagonistes, la sérénité du scrutin sera assurée, affirment certains observateurs sans compter le soutien de la communauté internationale qui donnera au processus électoral plus de crédibilité. En effet, ce scrutin est attendu depuis le renversement du président Marc Ravalomanana en 2009, ce qui a plongé le pays dans une grave crise politique. Avec ces élections, les Malgaches espèrent retrouver la stabilité et revenir à la Constitution.

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