En juin dernier, l’Ethiopie, de concert avec le gouvernement des Etats-Unis, annonçait qu’elle accueillerait le Forum Etats-Unis-Afrique subsaharienne sur la coopération commerciale et économique pour 2013.
Pièce maîtresse de l’appui du gouvernement américain à la croissance économique en Afrique, la loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA, African Growth and Opportunity Act), promulguée en mai 2001, est une initiative commerciale américaine qui prévoit un « accès plus libéral au marché américain pour les pays d’Afrique subsaharienne ».
Le thème du Forum de l’AGOA, qui s’est tenu les 12 et 13 août à Addis-Abeba (Ethiopie), est « Le commerce et la technologie au service de la transformation durable ».
Précédé par des programmes du secteur privé et de la société civile, le Forum avait inclus dans son édition 2013 le Programme d’entrepreneuriat des femmes africaines (AWEP).
Selon les responsables américains du commerce, depuis 2000, l’AGOA a dynamisé les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et l’Afrique subsaharienne. Chiffres en main, ils affirment aussi que les importations américaines en provenance de l’Afrique subsaharienne ont dépassé les 35 milliards de dollars.
En première instance, les 35 milliards de dollars représentent un chiffre considérable qui donne ses lettres de crédit à l’AGOA. Cependant, les observateurs s’empressent d’indiquer que les 35 milliards de dollars ont été réalisés sur une période de 12 ans et par 39 pays admissibles d’exporter la plupart de leurs produits en franchise de douane aux Etats-Unis. Surtout, disent-ils, que ces échanges commerciaux seraient en majorité des matières premières, bien que les exportations africaines non pétrolières aient triplé et incluent vêtements, produits manufacturés, ainsi que des produits agricoles transformés.
Le document de presse du Forum indique effectivement que les exportations non pétrolifères de l’Afrique subsaharienne vers les Etats-Unis se sont élevées à 4,7 milliards de dollars en 2012, soit une hausse de 250 % depuis la promulgation de l’AGOA.
Comme les jours de l’AGOA sont comptés, elle doit prendre fin en 2015, le Forum était l’occasion de faire le point et se consulter sur les améliorations à apporter. Il semblerait que l’Administration Obama s’est déjà engagée à faire renouveler l’AGOA. Alors qu’il revient au Congrès américain de trancher, les ambassadeurs africains accrédités à Washington sont appelés « vivement » à poursuivre un travail de sensibilisation auprès des autorités américaines pour sa prolongation.
Mais la vedette du Forum de l’AGOA 2013 était la femme entrepreneure africaine, celle qui incarne effectivement « le progrès social dans sa communauté ». En marge de ce 12e Forum de l’AGOA, se tenait la conférence du Programme pour l’entrepreneuriat féminin en Afrique (AWEP). Une centaine de femmes entrepreneures AWEP de tout le continent ont participé au Forum qui cette année se portait sur le thème « La Reine de Saba : l’entrepreneure ».
Lancée en 2010, l’AWEP est, lui aussi, une initiative américaine, non pas du département du commerce américain mais du secrétariat d’Etat.
Vérité reconnue depuis des décennies, mais appliquée par intermittence, la femme africaine est l’échine dorsale des collectivités, elle fournit la majorité du travail, avec comme l’indique l’AWEP . Réduire les disparités entre les sexes dans les secteurs comme l’éducation, la santé, la participation politique et l’intégration économique ne suffit pas pour accroître la compétitivité économique du continent.
L’objectif de l’organisation est d’établir des « réseaux entre les femmes entrepreneures d’Afrique subsaharienne ». Cette année, la conférence AWEP a mis l’accent sur « les meilleures pratiques en matière de négociation sous l’AGOA, l’accès au financement pour les femmes, le développement commercial de leur entreprise, le pouvoir d’action des femmes entrepreneures et l’utilisation des médias sociaux pour bâtir une entreprise prospère ».
En quelque sorte, l’AWEP fait la concurrence au Programme en faveur des femmes entrepreneures (WIN), lancé en 2004 par l’IFC (International Financial Corporation) pour l’Afrique.
WIN forme les femmes entrepreneures africaines à dresser un plan d’affaires dont les déterminants essentiels sont les stratégies de marketing et positionnement de produits. L’AWEP appuie directement les directives de l’AGOA qui sont de stimuler la croissance économique et le commerce à travers l’incorporation des femmes dans le secteur économique et de promouvoir les opportunités et le développement à travers le continent pour les femmes et les jeunes. Avec une trentaine de sociétés américaines présentes, l’événement a été l’occasion pour la centaine de femmes entrepreneures invitées d’établir des réseaux avec ces entreprises et investisseurs de divers secteurs, et de s’appuyer sur les connexions. A cet effet, avec des sponsors tels que la Corporate Council on Africa’s U.S.-Africa Business Center et Intel Corporation, les femmes présentes ont réussi a participer aux rencontres Business-to-Business (B2B) Networking Event organisées.
RD CONGO
Les hommes d’affaires congolais sont appelés à s’impliquer davantage dans le développement économique de la nation. C’est dans cette optique que l’Anapi (Agence nationale pour la promotion des investissements) vient de lancer une campagne auprès des hommes d’affaires congolais expatriés pour « aiguiser » leur intérêt à investir au pays. Au cours de la présentation du Plan stratégique de l’Anapi 2014-2017, son directeur général a souligné que son organisation allait lancer « une série d’actions » pour que les Congolais, « disposant des fonds à l’étranger, puissent songer à venir investir au pays ». Ainsi, l’Anapi envisage de renforcer les mécanismes promotionnels pour attirer les investisseurs de la diaspora dans tous les secteurs de l’économie nationale. L’agence se propose d’améliorer le service d’accueil aux investisseurs en les encadrant, dès leur retour au pays, par des audiences et des rencontres d’affaires avec des partenaires éventuels. Parallèlement, elle mettrait sur pied des programmes de visites d’entreprises et de sites où pourraient être implantés leurs projets industriels. Selon le directeur de l’agence, si les investissements des expatriés congolais étaient injectés dans de nouveaux projets, ils pourraient aider à créer des emplois et lutter contre la pauvreté.
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