Le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA), conçu pour prendre le relais du NEPAD (Nouveau Partenariat Economique pour le Développement de l’Afrique), s’est donné pour objectif de poser une vision et une stratégie cadre pour le développement des infrastructures à l’échelle régionale et continentale. Le PIDA est piloté par le Secrétariat du NEPAD, de la Commission de l’Union Africaine (CUA) et surtout par la Banque Africaine de Développement (BAD) qui en est l’organe d’exécution avec gestion financière, technique et administrative du projet.
A la mi-juillet 2013, le Fonds Afrique 50 de la BAD est devenu le principal véhicule financier pour les infrastructures du continent.
Afrique 50 est la vision que s’est donné le continent pour les 50 années à venir, sur la transformation du continent au niveau des infrastructures, sur la collaboration « étroite avec les communautés économiques régionales », ainsi qu’avec d’autres partenaires pour en faire un continent prospère et intégré. Le Fonds Afrique 50 a été adopté en mai 2013 par les ministres des Finances lors des assemblées annuelles de la BAD à Marrakech.
Dans un communiqué commun officiel, Mme Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la CUA, Dr Carlos Lopes, secrétaire exécutif de la Commission Economique pour l’Afrique (CEA), M. Donald Kaberuka, président du groupe de la BAD, les communautés économiques régionales, les institutions régionales de financement du développement et l’Agence de planification et de coordination du NEPAD ont déclaré avoir « renforcé leur coopération dans la quête de nouveaux instruments innovants pour augmenter, de manière significative, les investissements dans l’infrastructure régionale et continentale en appui à la transformation de l’Afrique ».
Si l’objectif commun de cette coopération interafricaine est de permettre à l’Afrique de rattraper rapidement son important déficit dans les infrastructures, la mission du Fonds Afrique 50 sera de mobiliser d’importantes ressources et d’attirer en Afrique des financements privés internationaux tout en leur assurant sécurité et retour sur investissement.
Depuis les indépendances, l’Afrique fait face à un défi considérable en termes d’infrastructures dans les secteurs de l’énergie, de l’eau, des transports et de l’assainissement. Il est vrai qu’en vue des ressources limitées et des besoins conflictuels rencontrés, jusqu’à ce jour, dans les nombreux programmes de développement, les gouvernements africains ont mis avant tout l’accent sur la nécessité de donner la priorité à d’autres secteurs tels que l’agriculture, l’éducation, la santé et la technologie.
Et si le développement des infrastructures a été reconnu comme la priorité qui permettrait à l’Afrique de réaliser ses objectifs de développement et de développer une vision d’avenir pour ses enfants, le continent fait toujours face à un déficit considérable d’infrastructures dans des secteurs tels que l’énergie, les transports, l’eau et l’assainissement. Ainsi, les infrastructures qui s’inscrivent pourtant dans les perspectives de croissance, à court et long termes, sont devenues, au cours des décennies, les « parents pauvres » des programmes de développement.
Pour promouvoir le développement socioéconomique et la réduction de la pauvreté, le PIDA va mettre en oeuvre des réseaux intégrés d’infrastructures régionales, basés sur des objectifs stratégiques. Selon les stratèges du PIDA, l’idée est de « prioriser les programmes des investissements régionaux et continentaux », à savoir énergie, transport, eau, assainissement, à court, moyen et long termes, jusqu’en 2030.
Des études sectorielles sont en cours et devraient aboutir à la préparation d’analyses détaillées des diverses options stratégiques à adopter pour pouvoir atteindre l’objectif du PIDA, et ce, à travers le continent africain. Déjà en 2004, les ministres africains des Finances, réunis à Abuja (Nigeria), avaient souligné la nécessité d’harmoniser leurs politiques de mise en place d’infrastructures en vue de favoriser des liaisons régionales et d’assurer ainsi une certaine cohérence au niveau du développement. La construction d’infrastructures exige d’importants investissements en capitaux. A ces grosses dépenses de départ, il faut ajouter aussi des frais constants d’entretien et de gestion, et la plupart des gouvernements africains ne sont pas en mesure d’assumer de telles dépenses à une échelle suffisante, reconnaissent les économistes.
En 2002, quelques estimations montrèrent qu’il faut entre 18 et 25 milliards de dollars par an pour disposer d’infrastructures dignes de ce nom en Afrique, alors que le continent à l’époque n’investissait que 5 milliards de dollars chaque année.
Aujourd’hui, les besoins financiers du cadre stratégique de la transformation de l’Afrique à travers une infrastructure moderne, soit le Programme pour le développement de l’infrastructure en Afrique, s’élèvent à 68 milliards de dollars d’ici 2020.
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