Avec un « nouveau » partenariat, les Etats-Unis sont de retour en Afrique. Pour l’administration Obama, le récent voyage du président américain en Afrique était « une visite exceptionnelle » au cours de laquelle le président des Etats-Unis a dévoilé un nouveau partenariat entre les Etats-Unis et l’Afrique.
Selon l’un des experts de l’équipe qui encadrait le président américain, 6 des 10 économies les plus dynamiques dans le monde se trouvent en Afrique. Ainsi le moment est opportun pour les Etats-Unis de devenir « un partenaire très engagé en particulier sur le commerce, l’investissement, les partenariats d’entreprise et les initiatives de développement », comme l’a indiqué Rajiv Shah, actuel administrateur de l’USAID.
La coopération entre l’Afrique et les Etats-Unis existe depuis longtemps, et les observateurs se demandent si ce nouveau « partenariat Obama » sera différent ou complémentaire du partenariat établi par l’autre président démocrate qui a précédé Obama à la Maison Blanche. C’est en 2000, un peu plus d’un an après la première tournée africaine d’un président américain en plus de 20 ans, que Bill Clinton, alors occupant de la Maison Blanche, mettait en place l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) ou la Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique.
Cette loi avait pour thème « le renforcement des échanges commerciaux par le biais de l’accroissement de la compétitivité, de la valeur ajoutée et de l’approfondissement de l’intégration régionale » et bien que considérée comme l’une des « mesures phare de l’administration Clinton » pour le continent africain, l’AGOA avait pourtant ses critiques qui l’estimaient comme « un outil servant surtout les intérêts économiques des Etats-Unis ».
Au Sénégal, en Afrique du Sud ou en Tanzanie, le thème poursuivi par le président américain a été « la bonne gouvernance et une gestion transparente », thèmes qui créent les conditions pour l’investissement privé.
Dans ce contexte, une série de nouvelles initiatives ont été abordées, y compris Power Africa, au Cape.
Depuis des années, les économistes et les analystes africains parlent de l’énergie dont dépend non seulement la croissance économique du continent, mais qui contribue aussi à la création d’emplois. Selon les chiffres de la Banque mondiale, les deux tiers des Africains vivant en Afrique subsaharienne n’ont pas accès à des sources d’énergie durable. L’accès à l’énergie durable contribue à prolonger la journée pour les petites entreprises, à augmenter leurs revenus, à améliorer les conditions de travail et à réduire la pollution.
Subséquemment, l’initiative Power Africa vient à point puisqu’elle vise à doubler l’accès à l’électricité en Afrique subsaharienne. L’idée est très simple, disent les conseillers d’Obama, et si les dirigeants africains arrivent à prendre les bonnes décisions pour réformer leur secteur de l’énergie, mieux gérer leurs services publics et créer un climat d’affaires où les investisseurs sont les bienvenus, les investissements « tomberont » dans le secteur et des « dizaines de milliers de mégawatts de capacité de production d’énergie » seront développés.
L’initiative coûterait la coquette somme de 7 milliards de dollars et plusieurs projets prioritaires sont actuellement en examen. Les investissements pourraient venir de l’Overseas Private Investment Corporation et de la Banque Export-Import, institutions qui offrent des assurances au risque politique, ce qui permettrait à des entreprises américaines comme General Electric (GE) et ContourGlobal de s’y impliquer.
Concernant de nouveaux projets économiques, l’AGOA sera prochainement renouvelée et irait de pair avec un nouveau programme intitulé Trade Africa, programme africain pour le commerce, lancé en Afrique de l’Est et qui débutera au sein de la Communauté Est-Africaine. Le projet sera revu lors du sommet avec les dirigeants africains à Washington, en 2014
TUNISIE
Lors de la clôture des travaux du Forum économique MEDEF/UTICA (mouvement des entreprises de France/Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat) qui se tenait à Tunis, le président François Hollande aurait déclaré que la France serait prête à convertir une partie de la dette tunisienne en projets d’investissement. Près de 80 % des entreprises françaises installées en Tunisie sont des PME (Petites et Moyennes Entreprises) et la coopération franco-tunisienne se manifeste surtout dans les secteurs d’équipements électroniques, mécaniques et aéronautiques. Les autorités tunisiennes ont annoncé qu’elles se préparent à mettre en place des réformes visant à améliorer le climat d’affaires, avec davantage de transparence et de bonne gouvernance, surtout des réformes favorisant l’initiative privée. L’objectif est d’attirer plus d’investisseurs français, mais surtout cibler les investissements vers des créneaux à forte valeur ajoutée, tels que l’aéronautique, l’automobile, les TIC, l’industrie mécanique, le tourisme, l’agroalimentaire et les énergies renouvelables. En marge des travaux du Forum MEDEF/UTICA, des protocoles d’accord ont été signés pour des projets, notamment avec le groupe Poulina pour la construction d’un data center. Un autre accord porte sur la création d’un fonds de capital-investissement franco-tunisien destiné à soutenir les PME des deux pays.
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