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Multiples défis en RDC

Sabah Sabet avec agences, Dimanche, 17 novembre 2019

Tensions au sein de la coalition au pouvoir, menaces sécuritaires et mauvaise situation économique: les défis se multiplient face au président de la République Démocratique du Congo (RDC), près d'un an après son arrivée au pouvoir. La crainte d’un retour de l’instabilité plane.

Dix mois après l'élection présidentielle et l’investiture de Félix Tshisekedi, issu de l’opposition, et son alliance avec l’ancien chef d’Etat, Joseph Kabila, la situation en RDC est toujours tendue. La lune de miel entre les deux partisans de la coalition au pouvoir a pris fin tôt et les différends entre le FCC de l’ex-président Joseph Kabila et l’UDPS de l’actuel président, Félix Tshisekedi, ont éclaté au grand jour. De Kinshasa au Lualaba, en passant par les réseaux sociaux, les militants des deux camps multiplient les actes d’hostilité, mettant à mal l’image de la coalition au pouvoir. Des affiches géantes à l’effigie de l’ex-président Joseph Kabila, pour un meeting programmé le 14 décembre prochain à Kinshasa, ont été détruites, la semaine dernière à deux pas du Palais du peuple, en plein coeur de la capitale. Les images, qui ont circulé sur les réseaux sociaux, ne sont pas restées sans consé­quence. A plus de 2000km de Khinshasa, à Kolwezi, dans la province du Lualaba, des sympathisants de l’ancien chef de l’Etat ont à leur tour mis le feu à l’effigie de l’actuel pré­sident Félix Tshisekedi.

Outre ces actes, le ton est monté entre les deux partis. Pour le parti présidentiel, l’UDPS, il est inadmissible que la personne du prési­dent subisse un tel outrage au vu et au su des autorités de la province de Lualaba, acquises à l’ancien chef d’Etat. Son numéro un, Jean-Marc Kabund, vice-président de l’Assemblée nationale, a même annoncé dans un tweet l’arrêt de toutes discussions entre le parti de Félix Tshisekedi et celui de Joseph Kabila jusqu’à ce que les responsabilités dans cette affaire soient établies. Réagissant aux propos « musclés » de Kabund, le coordonnateur du FCC, Néhémie Mwilanya, a déclaré que ces propos pouvaient plonger le pays dans une grave crise politique et institutionnelle dont « il ne mesure pas les conséquences par manque de maturité politique ».

Ces derniers événements dévoilent le malaise au sein des deux « amis-ennemis » de la coalition au pouvoir. Certains observateurs vont jusqu’à dire que l’objectif est de fragili­ser au maximum Félix Tshisekedi, voire de le pousser à l’échec. C’est dans ce contexte que ce dernier cherche des appuis à l’étranger en consolidant sa toile diplomatique. Dans cette logique, il a gagné la confiance de plusieurs pays, notamment la France. A l’issue d’une rencontre à Paris, mardi 12 novembre, dans le cadre du deuxième Forum annuel de la paix de Paris, regroupant 30 chefs d’Etat et de gouvernement, le président français, Emmanuel Macron, a annoncé que la France allait aider la RDC à hauteur de 65 millions d’euros dans le cadre d’un contrat de dévelop­pement et de désendettement du pays. Paris a également affirmé son soutien à la lutte contre les groupes armés dans la région orientale du pays. « La France est pleinement engagée aux côtés de la RDC dans la lutte contre les groupes armés qui déstabilisent le pays », dont certains sont liés au groupe de Daech, a déclaré Emmanuel Macron à Félix Tshisekedi, dont le pays a récemment lancé une offensive dans la région orientale du pays contre les groupes militants qui y opèrent. Paris entend également mener une action diplomatique dans le cadre des Nations-Unies, pour sanc­tionner les leaders de ces groupes.

Tshisekedi peut donc compter sur la France et la communauté internationale qui ne veu­lent pas d’un nouveau foyer de tension dans la région .

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