Sept mois après l’investiture, le 24 janvier, du président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, le nouveau gouvernement de coalition a été enfin annoncé dimanche 25 août. « Le gouvernement est enfin là. Le président de la République a enfin signé l’ordonnance. Donc aujourd’hui, le gouvernement ayant été constitué, on se mettra bientôt au travail après l’investiture de l’Assemblée nationale », a déclaré à la presse le premier ministre Sylvestre Ilunga, lui-même nommé le 20 mai. L’assemblée est réunie en session extraordinaire jusqu’au 7 septembre pour investir le gouvernement. Le porte-parole de la présidence a ensuite commencé la lecture des noms des membres du gouvernement.
En effet, les négociations ont duré sept mois entre les forces politiques du nouveau chef de l’Etat et de l’ex-président, Joseph Kabila. Il s’agit d’un gouvernement de coalition entre les forces politiques de Félix Tshisekedi, proclamé vainqueur de l’élection présidentielle du 30 décembre, et de son prédécesseur, Joseph Kabila, qui a gardé la majorité au parlement et dans les 26 provinces du plus grand pays d’Afrique subsaharienne. Sur la base d’un accord conclu entre les deux parties, l’exécutif devait comprendre 65 membres, dont 42 issus des rangs du Front Commun pour le Congo (FCC), la coalition des pro-Kabila, et 23 du Cap pour le changement (Cach), du président Tshisekedi. Le gouvernement comprend 83 % d’hommes et 17 % de femmes. « Ce pourcentage est encore faible, mais il faut le pondérer par l’importance des portefeuilles qui ont été attribués aux femmes », a détaillé le premier ministre. « Il s’agit d’une expérience de cohabitation qui est la première dans notre pays », a souligné le premier ministre, lui-même un économiste qui a la confiance de Joseph Kabila. Les discussions entre les deux forces politiques ont « pris du temps », car il fallait « vider tout ce qui pouvait entraver le fonctionnement du gouvernement », a poursuivi Sylvestre Ilunga, selon qui « le changement commence maintenant ».
En fait, Félix Tshisekedi a été proclamé vainqueur de l’élection présidentielle du 30 décembre mais son prédécesseur, Joseph Kabila, a gardé une large majorité au parlement. C’est ainsi que des négociations ont eu lieu entre la coalition Cap pour le changement (Cach) de Tshisekedi et le Front Commun pour le Congo (FCC) de Kabila, pour le partage des postes au sein du gouvernement. Majoritaires au parlement, les partisans de l’ex-président Kabila raflent la plus grosse part du gâteau dans le futur gouvernement de coalition, selon un accord entre les deux parties, ils auront 42 postes au sein du futur gouvernement et leurs alliés, les partisans du président Tshisekedi, se sont vu attribuer 23 postes ministériels, dans un gouvernement de 65 membres. Cet accord a tenu en haleine les Congolais qui, six mois après l’investiture du président Félix Tshisekedi, n’ont toujours pas de gouvernement.
Pour gouverner, le président Tshisekedi n’a eu d’autre choix que de composer avec le parti de son prédécesseur. Cette situation est inédite dans l’histoire de la RDC. Depuis son indépendance, le pays n’avait jamais connu une passation de pouvoir pacifique entre deux chefs d’Etat élus.
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