« Madiba » (son nom de clan) ou « Tata » (père). Ce sont là deux façons respectueuses et affectueuses de s’adresser à Nelson Mandela, un homme respecté et adulé dans son pays, l’Afrique du Sud. Cette icône mondiale, qui a lutté pour l’égalité et la liberté dans son pays, est né en 1918 dans une famille cultivée et très influente. Il entre dans une école anglaise avant d’intégrer la seule université qui accepte les étudiants noirs. Il devient avocat et fonde le premier cabinet d’avocats noirs. En 1939, l’Afrique du Sud connaît déjà la ségrégation. Les noirs et les blancs ne vivent pas de la même façon. En 1948, la politique de l’apartheid est mise en place. Le mot « apartheid » vient de l’afrikaans (la langue parlée par les blancs d’Afrique du Sud), il signifie « séparation ».
Mandela lutte très tôt contre cette ségrégation. Il entre au Congrès national africain (ANC) en 1944, afin de lutter contre la domination politique de la minorité blanche. Il participe à la lutte non violente contre les lois de l’apartheid. L’ANC est interdit en 1960, et la lutte pacifique ne donnant pas de résultats tangibles, Mandela fonde et dirige la branche militaire de l’ANC, Umkhonto we Sizwe, en 1961, qui mène une campagne de sabotage contre des installations publiques et militaires. Le 12 juillet 1963, il est arrêté par la police sud-africaine sur indication de la CIA, puis est condamné à la prison et aux travaux forcés à perpétuité lors du procès de Rivonia. Il est emprisonné pendant 27 ans sur l’île de Robben Island. C’est dans ce bagne qu’il attrape la tuberculose en cassant des cailloux. Dès lors, il devient un symbole de la lutte pour l’égalité raciale et bénéficie d’un soutien international croissant. Sous la pression (manifestations et opposition de la jeunesse sud-africaine) et les sanctions exercées par les autres pays condamnant cette politique raciste, le gouvernement sud-africain va évoluer.
En 1990, le président Frederik De Klerk, élu depuis 6 mois, libère Nelson Mandela. Un an plus tard, les lois sur la ségrégation sont supprimées. C’est la fin de l’apartheid. En 1993, il partage le prix Nobel de la paix avec celui qui l’a libéré Frederik De Klerk.
Madiba, le plus célèbre et le plus ancien prisonnier politique du monde, est élu président en 1994 et restera 9 ans au pouvoir. Il mène une politique de réconciliation nationale entre noirs et blancs. Il lutte contre les inégalités économiques, mais néglige le combat contre le sida, en pleine expansion en Afrique du Sud. Après un unique mandat, il se retire de la vie politique active, mais continue à soutenir publiquement le Congrès national africain tout en condamnant ses dérives. Impliqué par la suite dans plusieurs associations de lutte contre la pauvreté ou le sida, et élevé au rang de patrimoine commun de l’humanité, il demeure une personnalité mondialement écoutée au sujet des droits de l’homme. Il est salué comme le père d’une Afrique du Sud multiraciale et pleinement démocratique, qualifiée de « nation arc-en-ciel », même si le pays reste confronté à de graves problèmes d’inégalités économiques, de tensions sociales et de replis communautaires. « Nelson Mandela est une source d’inspiration pour le monde … Son courage moral a été une source d’inspiration personnelle », c’est avec ces mots que le président américain Barack Obama a rendu honneur à Mabida lors de sa visite cette semaine en Afrique du Sud .
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