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RDC : Un scrutin attendu et redouté

Sabah Sabet avec agences, Lundi, 29 octobre 2018

Les différentes forces politiques se préparent aux élections générales prévues fin décembre en République Démocratique du Congo (RDC). Longtemps attendues, ces élections risquent pourtant de ne pas suffire, à elles seules, à régler la crise en RDC

RDC  : Un scrutin attendu et redouté
L'opposition a manifesté, vendredi 26 octobre, contre l'usage de la machine à voter.

Opposition et pouvoir se préparent, cha­cun à sa manière, aux élections prési­dentielle, législatives et provinciales qui doi­vent se tenir le 23 décembre prochain en République Démocratique du Congo (RDC), après plusieurs reports. Ces reports étaient notamment causés par le maintien au pouvoir du président sortant Joseph Kabila. Si ce der­nier a décidé — contraint— de ne pas se présenter aux prochaines élections, il a choisi son dauphin, certainement avec l’accord de la coalition au pouvoir. Samedi 27 octobre, le Front Commun pour le Congo (FCC, coali­tion au pouvoir) a tenu un meeting au stade du 20 mai, connu sous le nom de Tata Raphael, à Kinshasa, autour du président Joseph Kabila. Ce meeting a pour but de « présenter officiel­lement aux Congolais » Emmanuel Ramazani Shadari, le candidat de ce front commun. Shadari, très discret depuis sa désignation, a remercié Kabila de l’avoir désigné. Il a aussi réaffirmé l’attachement de sa famille poli­tique à la machine à voter, demandant, là aussi à la foule, de scander: « Oui à la machine à voter ». Des figures de la majorité présiden­tielle ont assisté à ce meeting, comme les ministres de la Communication et du Budget, mais aussi une dizaine de gouverneurs venus des provinces de l’intérieur du pays. Il s’agit donc d’une démonstration de soutien à Shadari, alors que certains s’interrogent sur la capacité de ce dernier à mobiliser, lui dont on dit qu’il n’a pas de véritable base électorale. « Sa base électorale c’est le Front commun », répond le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku. « C’est celle qui a voté en 2006 et 2011 pour le président Kabila », renchérit le porte-parole du gouvernement.

L’opposition sceptique

Mais l’opposition est sceptique. Elle aussi a manifesté à Kinshasa et dans plusieurs grandes villes, vendredi 26 octobre, contre l’usage de la machine à voter qui doit per­mettre aux électeurs de choisir leur candidat et d'imprimer leur bulletin aux prochaines élections. « Machine à voter= machine à tricher, combattants jusqu’à la mort ! », ont scandé des milliers d’opposants, rassemblés ce jour-là sur la place centrale Echangeur de Limeté, à Kinshasa, ainsi que dans d’autres villes de la RDC. L’opposition demande éga­lement le nettoyage du fichier électoral « d’au moins 10 millions d’inscrits sans empreintes digitales ». Ces marches, autorisées par le pouvoir, ont été encadrées par des policiers déployés en nombre aux points stratégiques de Kinshasa, Goma (Nord-Kivu) et Bukavu (Sud-Kivu) dans l’est, Bunia (nord-est). Les opposants ont déposé leur mémorandum au siège de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). A son tour, le président de cette institution, Corneille Nangaa, a lancé samedi 27 octobre à Kinshasa la formation des formateurs des membres des bureaux des votes et des centres locaux de compilation des résultats. Cette formation concerne les membres du secrétariat exécutif national et des secrétariats exécutifs provinciaux de la CENI, des organisations de la société civile ainsi que des partenaires de la CENI.

Après deux reports fin 2016 et fin 2017, ces élections, qui doivent organiser la succession du président Kabila, à la tête du pays depuis 2001, s’annoncent tout de même probléma­tiques.

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