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RDC : Le jeu des alliances

Sabah Sabet avec agences, Mardi, 29 mai 2018

A quelques mois de l’élection présidentielle en RDC, les deux principaux opposants au président Jospeh Kabila ont annoncé une candidature unique au scrutin prévu en décembre prochain.

Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi, deux grandes figures de l’opposition en République Démocratique du Congo (RDC), ont décidé de s’unir en vue de la prochaine élection présidentielle pour empêcher le pré­sident Joseph Kabila de briguer un troisième mandat. La première et principale décision prise dans ce cadre est l’annonce d’une « candidature unique » aux élections pré­vues à la fin de l’année où l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a rendu les conclusions de son audit du fichier électoral. « Nos équipes sont à pied d’oeuvre en vue de l’élaboration d’un pro­gramme commun, et le moment venu, de la désignation d’un candidat unique à la pro­chaine élection présidentielle », écrivent-ils dans un communiqué conjoint publié vendredi 25 mai. Les deux candidats décla­rés enjoignent dans un communiqué com­mun le président Kabila de « cesser toute velléité de briguer, en violation de la Constitution, un troisième mandat qui plon­gerait le pays et la région dans le chaos ». Ils répètent leur refus de la « machine à voter » pour les élections prévues le 23 décembre, demandent la libération des pri­sonniers politiques et le rapatriement de la dépouille du chef historique de l’opposition Etienne Tshisekedi, décédé à Bruxelles le 1er février 2017.

La situation politique en RDC reste prin­cipalement dominée par la crise politique née des retards enregistrés dans la mise en oeuvre de certaines dispositions essentielles de l’accord du 31 décembre 2016. Ce com­promis politique, conclu sous l’égide des évêques catholiques, prévoyait entre autres des mesures de décrispation politique, notamment la libération des prisonniers politiques et l’arrêt des poursuites à l’en­contre des opposants contraints à l’exil.

La fin des rumeurs

Katumbi, opposant en exil de fait à Bruxelles, et Tshisekedi, qui a succédé à son père à la tête de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), affirment s’être rendus ensemble à Bruxelles, Paris, Washington et New York. Des rencontres qui vont mettre fin aux rumeurs selon lesquelles Tshisekedi serait accepté pour le poste de premier ministre au gouvernement Kabila.

Par ailleurs, l’élection du 23 décembre doit organiser le départ et la succession du président Kabila, dont le deuxième et der­nier mandat de cinq ans a pris fin le 20 décembre 2016. Plusieurs signes tendent à montrer que le chef de l’Etat envisage désormais de céder son fauteuil, surtout avec les pressions de la communauté inter­nationale, mais au moins, il tentera de cher­cher celui qui va lui succéder. Les rumeurs tournent autour du président de l’Assem­blée nationale, Aubin Minaku Ndjalandjoko, qui bénéficie de la confiance de Kabila. Il semble être le candidat le mieux placé pour succéder au chef de l’Etat sortant.

En outre, et en ce qui concerne les prépa­ratifs des élections, importantes pour sortir le pays de l’impasse, un peu plus de 40 millions d’électeurs ont été enregistrés par la Commission électorale nationale et indé­pendante qui a soumis son fichier électoral à un audit mené par l’OIF. « Ce fichier électoral est inclusif, exhaustif, et actualisé mais perfectible », concluent les experts de l’OIF qui demandent « son affichage provi­soire pour permettre d’aboutir à des listes électorales définitives conformément à la loi ».

L’OIF relève « l’absence notoire d’un système d’Etat civil et de recensement général de la population ». « La présence d’électeurs sans empreintes (digitales, ndlr) à hauteur de 16,6% répartis sur l’en­semble du territoire national ne remet pas pour autant en cause, conformément à la loi, leur qualité d’électeurs », concluent les experts de l’OIF.

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