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Zimbabwe : L’ère de l’après-Mugabe

Abir Taleb avec agences, Lundi, 01 janvier 2018

Plusieurs élections cruciales sont prévues en 2018 dans différents pays africains. Mais leur tenue reste tributaire à des conditions essentielles: régler les questions de financement et d’organisation, mettre fin à l'instabilité politique et juguler les problèmes d'insécurité.

Le pays vient tout juste de traverser une crise politique qui s’est conclue par la démission, le 21 novembre dernier, de Robert Mugabe, contraint au départ après 37 ans à la tête du pays. Après cette démission, le vice-président, Emmerson Mnangagwa — que Mugabe avait exclu pour donner à son épouse, Grace, l’occasion de lui succéder (c’est d’ailleurs cet épisode qui a coûté à Mugabe son poste) —, a été nommé président par intérim. Et quelques semaines à peine plus tard, Mnangagwa a été formellement investi, le 15 décembre, à la tête de la ZANU-PF, le parti au pouvoir, et désigné comme candidat à l’élection présidentielle de 2018. Sa candidature — la seule pour le moment— a été approuvée à Harare lors d’un congrès extraordinaire du parti, qui a également confirmé l’exclusion de Grace Mugabe, épouse de l’ancien président, et de plusieurs membres du groupe de ses partisans. « Notre parti doit être l’instrument du rêve collectif de la nation et de son peuple », a-t-il lancé lors du Congrès du parti. « La tâche à laquelle nous devons nous atteler, c’est de reconstruire notre grande nation », a-t-il ajouté.

Se présentant comme un réformateur, Emmerson Mnangagwa a multiplié les promesses : sortir le pays de la crise, créer des emplois, faire revenir les investisseurs étrangers, instaurer la démocratie et organiser les élections présidentielle et législatives en 2018. Elles seront « libres et justes », a-t-il assuré. La communauté internationale surveillera de près l’élection de 2018, qui doit avoir lieu avant la fin juillet. Selon certaines spéculations, le scrutin pourrait avoir lieu dès le mois de mars. Pour relancer l’économie, son principal défi, il mise sur l’agriculture, dont la production s’est effondrée depuis le début des années 2000. A l’époque, des milliers de fermiers blancs avaient été expulsés de leurs terres au profit de fermiers noirs. Mais le président du Zimbabwe a besoin de l’aide financière de l’étranger pour redresser une économie aux abois, dans un pays dont le taux de chômage dépasse 80% de la population active, victime de la crise et des sanctions internationales infligées à Robert Mugabe en représailles à ses violations des droits de l’homme. Mnangagwa mise aussi sur les investisseurs étrangers, qu’il appelle à revenir dans le pays, en leur promettant une économie « transparente », débarrassée de la corruption.

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