Alors qu’elle est déjà économiquement présente en Afrique, la Chine a fait une nouvelle entrée, cette fois militaire. C’est à Djibouti, un petit pays très stratégique de la Corne de l’Afrique, que des soldats chinois ont débarqué cette semaine. Une première. Leur centre d’opérations sera la première base militaire de la Chine à l’étranger. Annoncé début 2016, ce projet d’envergure, installé entre la zone franche et le nouveau port financés par la Chine, a pour objectif de fournir des escortes navales en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, par où transite une grande partie de ses importations d’hydrocarbures, des marchandises ou des matières premières importées d’Afrique et qui croisent au large de Djibouti, stratégiquement situé sur le golfe d’Aden et du détroit de Bab Al-Mandeb, routes maritimes par lesquelles transitent plus de 40 % du trafic mondial.
Apporter de l’aide humanitaire, fournir du ravitaillement en vivres aux navires qui, depuis 2008, protègent ses voies maritimes contre la piraterie et participent aux opérations d’escortes, d’évacuation, de maintien de la paix ou de soutien humanitaire, autant d’objectifs de ce projet. A Djibouti, la Chine vient rejoindre la France, les Américains, le Japon, l’Allemagne, l’Italie et l’Union européenne qui y possèdent déjà leurs installations militaires.
C’est une grande première pour Pékin qui préfère néanmoins jouer la discrétion. Le quotidien chinois de l’armée populaire de libération présente la future base comme une contribution de la Chine à la paix dans le monde à travers les missions de maintien de la paix en Afrique et la lutte contre la piraterie dans l’Océan indien. « Pékin n’a ni l’ambition expansionniste, ni l’intention de se lancer dans une course aux armements », assure le journal. Avec un déploiement en Somalie depuis 2008, la marine chinoise fait partie de la Force internationale Atalante de lutte contre la piraterie maritime dans la Corne de l’Afrique. Avec ces navires de sécurisation des cargaisons commerciales, la seule présence militaire chinoise connue sur le continent s’inscrivait dans les contingents envoyés dans le cadre de missions de maintien de la paix de l’Onu.
Une porte d’entrée stratégique
Ce que l’on sait aujourd’hui, c’est que cette nouvelle base militaire chinoise servira plus à la coopération militaire, au maintien de la paix, à l’acheminement de l’aide humanitaire, aux exercices militaires conjoints ou encore à des missions de sauvetage.
Premier partenaire commercial du continent, où vivent plus d’un million de ses ressortissants, la Chine, par son existence militaire, veut protéger les milliards d’investissements accordés par ses banques pour équiper l’Afrique de l’Est en infrastructures. Et Djibouti, où elle multiplie les chantiers depuis 2012, est une porte d’entrée privilégiée, « un point stratégique sur la nouvelle route de la soie », déclarait Mahmoud Ali Youssouf, ministre djiboutien des Affaires étrangères. En outre, selon des observateurs, la Chine a l’ambition de devenir une grande puissance maritime, à l’instar des Etats-Unis. Ainsi, elle prévoit l'installation de toute une chaîne de bases militaires passant par différents pays d’Asie du Sud-Est avant de rejoindre les ports kényans et soudanais.
Le choix de Djibouti comme premier maillon ne doit rien au hasard : Pékin a beaucoup d’intérêts économiques dans les pays qui bordent l’océan Indien. Par ailleurs, la création de la base à Djibouti inquiète cependant l’Inde, qui soupçonne la Chine de vouloir compléter un « collier de perles » déjà constitué d’alliances ou de moyens militaires positionnés en Birmanie, au Bangladesh ou au Sri Lanka.
Premier partenaire économique du continent noir, la Chine vient de déployer à Djibouti sa première présence militaire
à l’étranger. Objectif officiel : protéger ses investissements et maintenir la paix.
En Afrique, les ambitions grandissantes de Pékin
Alors qu’elle est déjà économiquement présente en Afrique, la Chine a fait une nouvelle entrée, cette fois militaire. C’est à Djibouti, un petit pays très stratégique de la Corne de l’Afrique, que des soldats chinois ont débarqué cette semaine. Une première. Leur centre d’opérations sera la première base militaire de la Chine à l’étranger. Annoncé début 2016, ce projet d’envergure, installé entre la zone franche et le nouveau port financés par la Chine, a pour objectif de fournir des escortes navales en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, par où transite une grande partie de ses importations d’hydrocarbures, des marchandises ou des matières premières importées d’Afrique et qui croisent au large de Djibouti, stratégiquement situé sur le golfe d’Aden et du détroit de Bab Al-Mandeb, routes maritimes par lesquelles transitent plus de 40 % du trafic mondial.
Apporter de l’aide humanitaire, fournir du ravitaillement en vivres aux navires qui, depuis 2008, protègent ses voies maritimes contre la piraterie et participent aux opérations d’escortes, d’évacuation, de maintien de la paix ou de soutien humanitaire, autant d’objectifs de ce projet. A Djibouti, la Chine vient rejoindre la France, les Américains, le Japon, l’Allemagne, l’Italie et l’Union européenne qui y possèdent déjà leurs installations militaires.
C’est une grande première pour Pékin qui préfère néanmoins jouer la discrétion. Le quotidien chinois de l’armée populaire de libération présente la future base comme une contribution de la Chine à la paix dans le monde à travers les missions de maintien de la paix en Afrique et la lutte contre la piraterie dans l’Océan indien. « Pékin n’a ni l’ambition expansionniste, ni l’intention de se lancer dans une course aux armements », assure le journal. Avec un déploiement en Somalie depuis 2008, la marine chinoise fait partie de la Force internationale Atalante de lutte contre la piraterie maritime dans la Corne de l’Afrique. Avec ces navires de sécurisation des cargaisons commerciales, la seule présence militaire chinoise connue sur le continent s’inscrivait dans les contingents envoyés dans le cadre de missions de maintien de la paix de l’Onu.
Une porte d’entrée stratégique
Ce que l’on sait aujourd’hui, c’est que cette nouvelle base militaire chinoise servira plus à la coopération militaire, au maintien de la paix, à l’acheminement de l’aide humanitaire, aux exercices militaires conjoints ou encore à des missions de sauvetage.
Premier partenaire commercial du continent, où vivent plus d’un million de ses ressortissants, la Chine, par son existence militaire, veut protéger les milliards d’investissements accordés par ses banques pour équiper l’Afrique de l’Est en infrastructures. Et Djibouti, où elle multiplie les chantiers depuis 2012, est une porte d’entrée privilégiée, « un point stratégique sur la nouvelle route de la soie », déclarait Mahmoud Ali Youssouf, ministre djiboutien des Affaires étrangères. En outre, selon des observateurs, la Chine a l’ambition de devenir une grande puissance maritime, à l’instar des Etats-Unis. Ainsi, elle prévoit l'installation de toute une chaîne de bases militaires passant par différents pays d’Asie du Sud-Est avant de rejoindre les ports kényans et soudanais.
Le choix de Djibouti comme premier maillon ne doit rien au hasard : Pékin a beaucoup d’intérêts économiques dans les pays qui bordent l’océan Indien. Par ailleurs, la création de la base à Djibouti inquiète cependant l’Inde, qui soupçonne la Chine de vouloir compléter un « collier de perles » déjà constitué d’alliances ou de moyens militaires positionnés en Birmanie, au Bangladesh ou au Sri Lanka l
Sabah Sabet
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