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Somalie: Armer Mogadiscio face aux terroristes

Sabah Sabet avec agences, Lundi, 15 avril 2013

Face à la relative stabilité que connaît le pays depuis un an, l’Onu et les Etats-Unis envisagent une levée de l’embargo sur les armes. Le but est de donner au gouvernement les moyens de lutter contre les Shebab.

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Après la levée de l'embargo, plusieurs pays disent craindre que ces armes ne finissent dans les mains des combattants islamistes. (Photo: AP)

Après 20 ans d’embargo sur les armes imposé à la Somalie, le président américain Barack Obama a rouvert le dossier. Le porte-parole de la NSA (National Security Agency), Caitlin Hayden, a déclaré, le 8 avril, que Barack Obama avait signé un mémorandum autorisant son secrétaire d’Etat à réfléchir à une éventuelle levée de l’embargo sur les armes en Somalie.

De quoi réjouir le gouvernement somalien qui entend renforcer son arsenal militaire, pour mieux combattre le mouvement islamiste armé Shebab, source de terreur dans le pays. Obama estime que cette décision pourrait servir les intérêts des Etats-Unis et aller dans le sens d’un renforcement de la stabilité en Afrique de l’Est.

Avant la décision d’Obama, le Conseil de sécurité de l’Onu avait, lui aussi, d&´cidé, début mars, d’assouplir pendant une période probatoire d’un an l’embargo sur les armes à destination du gouvernement somalien. Cette levée partielle est considérée par le gouvernement somalien comme signe de confiance et un encouragement. Il reçoit actuellement l’aide de 17 000 soldats de l’Amisom, la Mission de l’Union africaine en

Somalie, qui a fait subir de sérieux revers au mouvement extrémiste Shebab.

L’embargo sur les armes avait été pris après la chute du président somalien, Siyad Barre en 1991. Pendant plus de 20 ans, la Somalie a été le théâtre d’une violence armée généralisée qui a pris la forme d’une guerre clanique et, plus récemment, d’un conflit impliquant l’Amisom et Shebab.

Calme précaire

La relative stabilité de cette année à Mogadiscio et dans de nombreuses autres régions du sud et du centre a incité les Nations-Unies à alléger leur embargo. En février dernier, l’Institut d’études politiques du patrimoine (HIPS), un groupe de réflexion basé à Mogadiscio, le premier du genre à s’être établi en Somalie, a exhorté les Etats-Unis à « faire pression pour un assouplissement progressif de l’embargo sur les armes en Somalie ... afin d’assurer au gouvernement fédéral un monopole qualitatif sur les instruments de violence légitime ».
« Maintenant que l’embargo sur les armes est en cours, le gouvernement de Somalie a la responsabilité de créer des dispositifs de sécurité efficaces et inclusifs afin de protéger les civils », estime le groupe de réflexion.

Mais si la levée de l’embargo sur les armes est saluée par certains, d’autres l’estiment inquiétante. Plusieurs pays disent craindre que ces armes ne finissent dans les mains des combattants islamistes.

Les observateurs de l’Onu affirment, en effet, que les Shebab ont infiltré certaines unités de l’armée somalienne. De plus, l’embargo n’a pas mis fin au trafic d’armes. Selon le Groupe de contrôle des Nations-Unies sur la Somalie et l’Erythrée, 445 cas de transferts ou de saisies d’armes, impliquant près de 50 000 armes légères et de petit calibre, ont été enregistrés en Somalie entre mai 2004 et juillet 2011.

Les armes ont par ailleurs continué d’affluer par terre, air et mer en violation de l’embargo depuis des pays comme l’Erythrée, l’Ethiopie et le Yémen.

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