Le moment est donc venu d’envisager concrètement la réalisation des infrastructures fondamentales en Afrique », avait déclaré, en 2008, Abdoulaye Wade, alors président du Sénégal. Pour l’ex-président sénégalais — l’un des premiers initiateurs du Nouveau partenariat économique pour le développement de l’Afrique (NEPAD) — le vrai décollage de l’Afrique passait par le développement des infrastructures et de l’énergie. Mais comment surmonter l’obstacle qu’est la faiblesse des infrastructures ?
La construction d’infrastructures exige d’importants investissements en capitaux. A ces grosses dépenses de départ, il faut ajouter aussi des frais constants d’entretien et de gestion, et la plupart des gouvernements africains ne sont pas encore en mesure d’assumer de telles dépenses à une échelle suffisante, reconnaissent les économistes.
En 2002, quelques estimations montraient qu’il fallait entre 18 et 25 milliards de dollars par an pour disposer d’infrastructures dignes de ce nom en Afrique, alors que le continent à l’époque n’investissait que 5 milliards de dollars chaque année.
Depuis des années, les principales organisations du continent, notamment la Commission de l’UA, l’Agence de planification et de coordination du NEPAD et la Banque Africaine de Développement (BAD) travaillent à résoudre la pénurie d’infrastructures. A ceux-ci, il faudrait ajouter le Plan d’action du G20 pour l’Infrastructure, le Consortium pour les infrastructures en Afrique (ICA), le Fonds fiduciaire Europe-Afrique pour les infrastructures, et l’Etude diagnostique des infrastructures nationales en Afrique, pour qui l’infrastructure régionale pour la croissance africaine est primordiale.
Certes, le développement des infrastructures demeure la principale priorité qui permettrait à l’Afrique de réaliser ses objectifs de développement et d’assurer « une vision d’avenir » au continent, mais nombreux experts insistent sur le fait que la mise en place d’un réseau d’infrastructures de qualité devrait contribuer, avant tout, à l’amélioration des niveaux de santé publique, d’éducation et de pauvreté.
En juin dernier, la 12e Assemblée des chefs d’Etat et de gouvernement avait chargé la Commission de l’Union africaine de formuler le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA), lancé à Kampala (Ouganda) en 2010.
Les responsables chargés des infrastructures et de l’énergie à la Commission de l’UA reconnaissent que les projets de développement concernant notamment les infrastructures et l’énergie sont de grands projets continentaux et régionaux structurants, particulièrement nécessaires pour « impulser le développement des pays africains », puisqu’on ne peut envisager développement et croissance économique sans développer les infrastructures en Afrique, mais demandent des investissements, et surtout une volonté de la part des chefs d’Etat et des décideurs.
Voilà plus de 10 ans que les gouvernements africains sont engagés dans la bataille pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), dont l’un des objectifs est la réduction de la pauvreté d’ici 2015. Mais pour lutter contre la pauvreté et réduire l’écart entre l’Afrique et le reste du monde, il est essentiel que « la croissance s’accélère et que les pauvres participent à cette croissance », et ceci ne pourrait se réaliser que si les obstacles que sont la faiblesse des infrastructures et le climat défavorable aux investissements sont surmontés. Une telle conjoncture suppose certaines mesures.
En 2008, les ministres africains avaient procédé à une sélection des projets pour les 5 ans à venir : 3 grands projets routiers, 3 grands projets ferroviaires et 3 ponts d’importance majeure, des ponts régionaux et 2 ou 3 projets d’énergie qui pourront être amendés par les chefs d’Etat.
Plusieurs de ces méga-projets d’infrastructures régionaux et inter-régionaux restent encore en quête de fonds, bien qu’en 2005, près de 10 ans déjà, la Banque mondiale ait décidé d’augmenter d’un milliard de dollars ses prêts pour le financement des projets d’infrastructure dans les pays en développement. Il était aussi question de « doubler les dépenses d’infrastructure en Afrique avec une augmentation initiale du financement apporté par les donateurs de 10 milliards de dollars par an jusqu’en 2010 », sans oublier les promesses faites — aux Etats africains — d’une nouvelle augmentation, en vue d’amener le financement à 20 milliards de dollars par an dans les 5 années suivantes, « sous réserve d’une évaluation des progrès accomplis ».
Si les dirigeants africains ont conscience que le développement des infrastructures, régional ou sous-régional, servirait à l’intégration entre les peuples, ils ont aussi exprimé le désir d’établir un « marché commun des biens et des services ».
Pour ces dirigeants, le PIDA devrait être la formule idéale pour répondre aux besoins de cette « intégration ».
De leur côté, les experts de la Commission qui ont étudié plus de 2 douzaines de projets régionaux et de programmes de développement, admettent que les « colossales inefficacités des infrastructures de l’Afrique étouffent les efforts d’intégration, entravent la croissance et sapent les ressources nationales, tant publiques que privées ».
Algérie
Règlement
Suite à son nouveau règlement 12-03 du 28 novembre 2012, la Banque d’Algérie (BA) a invité les banques, les établissements financiers et les services financiers d’Algérie Poste à établir un « programme de prévention, de détection et de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ». Le règlement exige des établissements financiers de veiller à la mise en place de « normes internes en matière de connaissance de la clientèle », afin d’éviter de s’exposer à des risques liés à leur clientèle et à leurs contreparties. Il est aussi interdit aux banques et aux établissements financiers « d’ouvrir des comptes anonymes ou numérotés », Il leur est demandé « la connaissance de l’identité des clients et l’objet et la nature de son activité », et « la surveillance des mouvements de comptes ».
Lien court: