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Centrafrique: L’union pour sauver le pays

Sabah Sabet avec agences, Mardi, 12 février 2013

La coalition rebelle Séléka a finalement décidé de participer au gouvernement d’union nationale, formé après les accords de paix qui ont mis fin, le mois dernier, à son offensive contre le pouvoir du président François Bozizé.

« Nous avons finalement décid&´ de prendre notre service au gouvernement. On avait pensé suspendre notre participation, mais finalement, on a pensé que c’était un piège du président Bozizé », a déclaré le général Mohamed Moussa Dhaffane, l’un des dirigeants de la rebelle Séléka, et d’ajouter : « Nous avons décidé de sauver le pays et de ne pas tomber dans le piège de prendre le pays en otage ». Dhaffane a fait ces déclarations à Bangui, au terme d’une réunion interne de la Séléka, peu après avoir d’abord annoncé que les rebelles suspendaient leur participation au nouveau gouvernement formé il y a une semaine. En fait, dimanche 3 février, la radio nationale a annoncé que le président centrafricain, François Bozizé, a nommé dimanche un gouvernement d’union nationale conformément aux exigences des rebelles de la Séléka. Le gouvernement est représentatif de toutes les entités politiques de la société civile centrafricaine, les portefeuilles étant répartis entre les différentes composantes politiques. En tout cas, un gouvernement équilibré.

On note également l’entrée au gouvernement de nouveaux visages, mais aussi et surtout d’anciens ministres, qui avaient servi sous le régime des anciens présidents feu Kolingba et Patassé. Les rebelles ont obtenu le portefeuille stratégique de la Défense, ceci après plusieurs jours de tractations intenses. Ce ministère important est attribué au président de la Séléka, Michel Djotodia, également nommé premier vice-premier ministre. Le premier ministre, Nicolas Tiangaye, issu de l’opposition, s’est vu confier le ministère des Finances et s’est chargé du budget. Les rebelles ont également obtenu les ministères de la Communication et des Forêts. Le camp présidentiel a, entre autres, conservé les ministères des Affaires étrangères, de l’Economie et de la Sécurité publique. Parallèlement aux ministres titulaires, le président Bozizé a créé plusieurs postes de ministres délégués, une nouveauté par rapport au précédent gouvernement

En effet, les accords de paix signés le 11 janvier à Libreville, dans la capitale gabonaise par les pays de la région, qui se sont mobilisés pour empêcher la chute du président Bozizé, prévoyaient la formation d’un gouvernement d’union nationale. La participation des rebelles et de l’opposition centrafricaine était l’une des conditions principales de cette formation. Par ailleurs, depuis l’annonce de la composition de la nouvelle équipe dirigée par l’opposant Nicolas Tiangaye, avocat de profession et chef de file de la Convention républicaine pour le progrès social, la rébellion hésitait sur l’attitude à adopter. Elle accuse notamment le président Bozizé de ne pas avoir joué le jeu en réussissant à obtenir des ministres délégués fragilisant le pouvoir de chaque ministre. La rébellion avait failli renverser le président Bozizé après son offensive entamée le 10 décembre et qui l’avait amenée aux portes de Bangui. De source proche de l’opposition, le président Bozizé a rendu public un gouvernement sur lequel le premier ministre et lui travaillaient encore sans avoir trouvé un accord définitif. Ce gouvernement doit conduire le pays jusqu’à des élections législatives dans un délai d’un an.

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