Les conflits en République Centrafricaine (RCA), dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) ou encore ceux du Mali, de la Somalie, du Soudan et du Soudan du Sud, ont été discutés par les dirigeants africains présents au 20e sommet de l’Union Africaine (UA), tenu ce lundi à Addis-Abeba, en Ethiopie.
Si le sommet présidé par le premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn, qui a succédé au Béninois Thomas Yayi Boni, a été dominé par le consensus autour de l’urgence d’aider le Mali et ses alliés, le RDC a été aussi un sujet de débat. Lors de la réunion, l’Onu a annoncé que l’accord-cadre régional sur la paix dans l’est de la RDC, qui devait être signé, a été repoussé sine die. « C’est un sujet très complexe et des discussions se poursuivent », a déclaré Eri Kaneko, une porte-parole du secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon.
L’accord aurait dû être signé par les chefs d’Etat de la région des Grands Lacs, sous l’égide de M. Ban Ki-moon. Aucun détail n’a pu être obtenu sur les raisons de cette annulation, annoncée discrètement une trentaine de minutes avant une conférence de presse, également annulée, qui aurait dû permettre à M. Ban Ki-moon et aux dirigeants de la région de commenter la signature de ce texte.
« Cet accord-cadre avait pour objet de remédier aux causes profondes des violences récurrentes dans l’est de la RDC, où opèrent depuis des années de nombreux groupes armés », avait expliqué dimanche M. Ban Ki-moon, dans un discours prononcé à l’ouverture du sommet de l’UA.
Selon une source diplomatique de RDC, l’accord prévoyait notamment un renforcement des capacités de la Mission de l’Onu en RDC (Monusco) et un engagement des Etats de la région à ne soutenir, financer ou abriter aucun groupe armé ou individu contribuant à déstabiliser l’est du pays.
Rwanda et Ouganda accusés
Parallèlement à ces efforts diplomatiques, l’Onu souhaite aussi renforcer sa mission en RDC avec une « unité d’intervention » forte de 2 500 hommes pour s’attaquer au M23 et aux autres groupes rebelles présents dans la région. Le Rwanda et l’Ouganda ont été accusés dans un rapport de l’Onu de soutenir la rébellion du M23, qui combat l’armée de RDC depuis mi-2012 et a pris le contrôle d’une partie de la province du Nord-Kivu, frontalière du Rwanda. Outre la RDC et le Mali, aucun autre pays n’a pu recevoir la même importance lors des débats. En revanche, le sommet a reçu pour la première fois l’Iran qui n’est pas membre de l’Union africaine.
Dimanche, une délégation iranienne conduite par Ali Akhbar Salehi, ministre des Affaires étrangères s’est invitée au centre des conférences d’Addis-Abeba pour condamner la guerre au Mali. « Nous ne croyons pas au règlement de cette question par la force », a déclaré Salehi lors d’une conférence de presse tenue dimanche. Le même jour et en marge du sommet, Ali Akbar Salehi et son homologue argentin, Hector Timerman, ont signé un protocole d’entente relatif à l’affaire de l’attentat contre l’AMIA, un centre communautaire juif de Buenos Aires. Survenu en 1994, l’attentat avait tué 85 personnes et blessé 300 autres. En 2006, le procureur en charge de l’affaire avait officiellement accusé le gouvernement iranien et le Hezbollah d’en être responsables. « Les deux pays sont déterminés à découvrir la vérité dans cette affaire par le biais de la coopération judiciaire et avec l’aide d’avocats indépendants, dont l’un sera désigné par les deux pays », a conclu Salehi.
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