Après 4 ans de discussions acharnées, le Soudan a rouvert sa frontière avec le Soudan du Sud. L’ordre a été donné par le président Omar Al-Béchir : «
Les autorités compétentes à prendre les mesures nécessaires pour l’application de cette décision »
. Cette décision est une première depuis 2011, année qui marqua la séparation du pays, donnant naissance à deux capitales : Khartoum au nord, Juba au sud. Les deux Etats entretiennent depuis des relations tendues, en raison de plusieurs points d’achoppement non résolus dont le plus important est basé sur les frontières. Une question qui était très difficile à régler. «
Les frontières entre les Soudans sont juste une ligne. Cette dernière passe parfois dans des villages et des tribus et les coupe en deux Etats. Alors les habitants de cette région traversent les frontières deux fois par jour pour aller au travail par exemple ou pour visiter leur famille. La solution était l’ouverture des frontières, ce qui était revendiqué par les autorités et les Soudanais, mais le président soudanais Omar Al-Béchir l’a refusé plusieurs fois », explique Dr Hani Raslan, responsable du dossier Soudan au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’
Al-Ahram au Caire. Le président Al-Béchir a aussi promis de négocier une autre question concernant le pétrole. La majorité des réserves sont désormais sur le territoire du sud, mais le raffinage et les exportations doivent passer par le nord.
Le président sud-soudanais, Salva Kiir, avait déjà dénoncé une normalisation unilatérale des relations, après la décision de Omar Al-Béchir de réduire les frais de transit pour le pétrole. L’annonce de Khartoum intervient aussi après le recul de 8 kilomètres des troupes sud-soudanaises de la frontière. « C’était une des revendications exigées par Khartoum pour ouvrir les frontières. Une fois réalisée, le président Al-Béchir a annoncé sa décision », explique Dr Raslan.
Le Soudan du Sud avait fait sécession après un référendum d’autodétermination, organisé en juillet 2011. Cette indépendance mettait fin à une longue et meurtrière guerre civile. Aujourd’hui, les deux capitales s’accusent mutuellement de soutenir des rébellions armées pour faire tomber leurs gouvernements respectifs.
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