L’histoire du Burundi, petit pays d’Afrique des Grands Lacs, depuis les premières années de son indépendance en 1962, est marquée par des violences ethniques compliquées par une lutte acharnée pour le pouvoir au sein des Tutsi, qui vont d’abord diriger le pays. Les Hutu sont de loin les plus nombreux, représentant environ 85 % de la population (10,5 millions d’habitants en 2013), alors que les Tutsi en constituent environ 15 %. En 1972, une insurrection hutu éclate contre le pouvoir alors aux mains de la minorité tutsi, marquée par des tueries de Tutsi. La répression se mue rapidement en massacres systématiques des membres de l’élite hutu, faisant, selon les estimations, entre 100 000 et 300 000 morts. En 1988, de nouveaux massacres ensanglantent le pays (entre 5 000, officiel, et 50 000 morts). En 1976, un coup d’Etat porte au pouvoir Jean-Baptiste Bagaza. En 1987, il est renversé et Pierre Buyoya, Tutsi lui aussi, devient chef de l’Etat.
L’assassinat du premier président hutu, Melchior Ndadaye, en octobre 1993 dans une tentative de coup d’Etat fomentée par des militaires tutsi, est suivi de massacres. L’assassinat déclenche une guerre civile entre l’armée, dominée par les Tutsi, et les rebelles hutu.
Le successeur de M. Ndadaye, Cyprien Ntaryamira, est tué en avril 1994, en même temps que le président rwandais Juvénal Habyarimana, dont l’avion est abattu à Kigali. En juillet 1996, un coup d’Etat ramène au pouvoir Pierre Buyoya, qui entame des négociations avec l’opposition politique et l’armée. Un accord de paix est signé en 2000 à Arusha (Tanzanie), mais les deux principaux mouvements rebelles refusent de s’y associer.Fin 2003, la principale rébellion, le Conseil national pour la défense de la démocratie — Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD) — dépose les armes.
En 2006, le gouvernement et les Forces Nationales de Libération (FNL) signent un cessez-le-feu. La guerre civile, de 1993 à 2006, a fait près de 300 000 morts, essentiellement des civils, et ruiné l’économie du pays. Depuis les dernières élections en 2010, le pays connaît une recrudescence de la violence armée et notamment plusieurs incursions de groupes rebelles basés en République Démocratique du Congo (RDC) voisine. En 2005, le Burundi se dote d’une Constitution qui établit des quotas entre les ethnies dans les institutions politiques, administratives et militaires. Des élections générales voient la victoire de l’ex-rébellion du CNDD-FDD. En août, l’ex-chef rebelle hutu, Pierre Nkurunziza, est élu président par le parlement.En juin 2010, Nkurunziza est réélu lors d’une présidentielle où il était seul en lice, la quasi-totalité de l’opposition boycotte le scrutin, arguant de fraudes. Le CNDD-FDD obtient une très large victoire aux législatives et sénatoriales .
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