Sitôt investi à la tête du pays le 28 août, Erdogan chargera M. Davutoglu de former un nouveau gouvernement. En effet, ce chef de la diplomatie travaille aux côtés d’Erdogan depuis son arrivée à la tête du gouvernement, en 2003. Il fut d’abord son conseiller diplomatique, avant de prendre, en 2009, le portefeuille de ministre des Affaires étrangères. Selon les experts, M. Davutoglu ne serait qu’une «
marionnette » entre les mains du «
sultan » qui envisage de modifier la Constitution pour y renforcer les prérogatives de la présidence et prendre en main l’exécutif, dont le premier ministre a pourtant la charge. Selon les experts, la tâche du nouveau premier ministre sera ardue: il doit jouir d’une forte personnalité charismatique comme son prédécesseur pour maintenir l’unité du parti et du gouvernement. Renouvelant sa loyauté et sa dévotion à M. Erdogan dès la première minute, le nouveau premier ministre a promis : «
L’unité de notre parti sera garantie. Aucune graine de discorde ne peut être plantée entre nous ». Une promesse difficile à tenir car déjà, l’ex-président, Abdullah Gül, a fait savoir qu’il poursuivrait sa carrière politique au sein de l’AKP, alimentant les rumeurs de divergences au sein du parti. Le nouveau numéro deux turc sera-t-il à même de remplir le vide qu’a laissé l’homme fort qui domine la vie politique turque depuis plus d’une décennie ?
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