Deux bâtiments de combat russes sont arrivés dans le port chinois de Zhanjiang (sud) pour participer à des exercices navals conjoints, a annoncé samedi 13 juillet le ministère russe de la Défense. « Un détachement de navires de la flotte du Pacifique participera à l’exercice naval conjoint Interaction maritime-2024 », a annoncé le ministère sur Telegram, en publiant une vidéo des cérémonies d’accueil. L’exercice, dont la phase pratique s’est déroulée du lundi 15 juillet à ce mercredi 17, comprend des manoeuvres conjointes de défense antiaérienne et de lutte anti-sous-marine, avec la participation d’avions chinois spécialisés dans ce dernier domaine, selon le ministère russe, qui a envoyé deux corvettes récentes.
Outre leur dimension opérationnelle, les exercices militaires ont une dimension de signalement stratégique, comme les exercices menés cette semaine par l’armée chinoise en Biélorussie, à la frontière de la Pologne et de l’OTAN, en plein Sommet de Washington, alors que l’Alliance durcit ses positions vis-à-vis de Pékin. En effet, tout en agissant avec prudence, l’OTAN a durci sa position à l’égard de la Chine concernant ses échanges avec la Russie, l’accusant de fournir à Moscou des composants de biens dits à double usage qui soutiennent la machine de guerre de Vladimir Poutine. Dans leur communiqué final, les membres de l’Alliance transatlantique ont également exprimé de « profondes préoccupations » face au « rapprochement entre la Russie et la Chine » et « ont dénoncé le soutien de Pékin à l’effort de guerre russe en Ukraine ». Un soutien qu’il qualifie de « décisif », « à grande échelle à la base industrielle de défense de la Russie ». Les membres de l’Alliance atlantique ont également appelé la Chine à cesser « tout soutien matériel et politique » à l’effort de guerre de la Russie, comme la fourniture de matériel à double usage, c’est-à-dire d’articles pouvant être utilisés à la fois à des fins civiles et militaires. Ils ont aussi dénoncé les « incessantes activités cyber et hybrides malveillantes » de la Chine, y compris en matière de « désinformation ».
Il s’agit là des remarques parmi les plus sévères que l’OTAN ait jamais formulées à l’égard de Pékin. La réponse chinoise ne s’est pas fait attendre : furieux, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a fustigé les « accusations infondées » de l’OTAN, dénonçant une campagne de « préjugés, de dénigrement et de provocation » de la part de l’OTAN. L’Alliance transatlantique « devrait cesser de faire du tapage sur une soi-disant menace chinoise, cesser d’inciter à la confrontation et à la rivalité, et contribuer davantage à la paix et à la stabilité dans le monde », a, pour sa part, souligné un porte-parole de la mission chinoise auprès de l’Union européenne, Lian Jian. Selon lui, la déclaration du Sommet de l’OTAN « regorge de propos guerriers » et « contient des provocations, des mensonges, des incitations et des calomnies ». Pékin n’a pas non plus manqué de mentionner que le communiqué de l’OTAN est empreint « d’une rhétorique belliqueuse » et « d’une mentalité digne de la Guerre froide ».
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