C’est, ou plutôt c’était, le seul membre centriste du gouvernement d’urgence israélien. Comme il l’a promis, Benny Gantz a claqué la porte dimanche 9 juin, ouvrant la voie à une nouvelle crise au sein de l’exécutif israélien. C’est à la mi-mai que Gantz, ministre sans portefeuille dans le cadre d’un gouvernement élargi après le 7 octobre, chef du parti de l’Union nationale (centre) et principal rival du premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a menacé de quitter le gouvernement si ce dernier ne s’engageait pas sur un plan détaillant l’après-guerre dans la bande de Gaza. Gantz avait soulevé une série de questions liées à la guerre contre Gaza, toujours sans réponses. Il avait fixé la date du 8 juin comme ultimatum et il a annoncé sa démission le lendemain, « avec le coeur lourd, mais sans regret », a-t-il déclaré. Parmi les désaccords entre Gantz et Netanyahu figurent les priorités de la guerre contre Gaza. En premier lieu, le retour des otages, auquel il accorde plus d’importance que la « victoire contre le Hamas », favorisée, elle, par l’aile extrémiste de la coalition de Netanyahu, qui entend désormais prendre davantage de poids.
Avec sa démission, Benny Gantz devient le leader de l’opposition et fait figure de favori pour former une coalition en cas de chute du gouvernement actuel. Son objectif est de précipiter des élections — le mandat de Benyamin Netanyahu court jusqu’à l’automne 2026. Son parti avait déjà présenté un projet de loi visant à dissoudre la Knesset le 30 mai dernier.
Mais ce scénario n’est pas le seul sur la table. La démission de Gantz pousse davantage Netanyahu dans les bras de l’extrême-droite, qui n’a pas manqué de sauter sur l’occasion. Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité nationale et chef du parti d’extrême droite Force juive, a écrit une lettre officielle à Netanyahu dans la foulée de la démission de Gantz. « En tant que ministre du gouvernement, président d’un parti et partenaire principal de la coalition, j’exige par la présente de rejoindre ce cabinet afin d’être un partenaire dans la détermination de la politique de sécurité d’Israël à l’heure actuelle », a-t-il réclamé, estimant qu’il était « temps de prendre des décisions courageuses ».
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