Au terme de six semaines de débats au tribunal de Manhattan à New York, un jury a reconnu Donald Trump coupable de 34 chefs d’accusation de falsifications comptables pour des paiements fin 2016 à l’actrice de films X Stormy Daniels, pour qu’elle taise une relation sexuelle en 2006. Ce verdict, le premier au pénal dans l’histoire des Etats-Unis contre un ancien président, n’empêchera pas le milliardaire républicain d’être candidat à la présidentielle du 5 novembre face au démocrate Joe Biden, même en cas de condamnation à une peine de prison. Même une éventuelle incarcération ne pourrait pas l’empêcher de redevenir président le 20 janvier 2025 en cas de victoire face à Joe Biden.
La peine de l’ex-président et futur candidat sera fixée le 11 juillet par le juge Juan Merchan, que Donald Trump a traité de « corrompu » hors du tribunal tout au long de son procès, évoquant également un « tribunal de pacotille » et un « procès truqué ». Trump a aussi déclaré que le « vrai verdict sera le 5 novembre, par le peuple américain », jour de l’élection présidentielle. Une réaction qui rappelle celle qu’il a eue après sa défaite. En mauvais perdant, l’ex-président des Etats-Unis, qui avait échappé à deux procédures de destitution durant son mandat (2017-2021), avait quitté la Maison Blanche le 20 janvier 2021, sans reconnaître sa défaite contre Joe Biden.
Selon les analystes, ce verdict pourrait avoir ainsi un effet sur des votes serrés dans certains Etats-clés, qu’on appelle « Swing States ». D’après un sondage mené par Reuters/Ipsos publié le 31 mai, 10 % des Républicains et 25 % des indépendants se disent désormais moins susceptibles de voter pour lui, mais, parmi ces derniers, 18 % sont plus enclins, au contraire, à le soutenir.
« L’élection américaine de novembre 2024 sera marquée par la confrontation entre deux candidats qui ne sont pas assez convaincants pour les deux partis protagonistes », estime un diplomate qui a requis l’anonymat, en expliquant que c’est « une situation dans laquelle le candidat républicain manque d’intégrité du point de vue juridique, alors que le candidat du Parti démocrate n’est pas dans un état de santé assurant quatre ans supplémentaires à la Maison Blanche ».
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