Le parti néerlandais d’extrême droite islamophobe de Geert Wilders a remporté les élections législatives
de la semaine dernière. (Photo :AP)
Séisme politique bien au-delà des frontières des Pays-Bas. Le parti néerlandais d’extrême droite islamophobe de Geert Wilders a remporté les élections législatives de la semaine dernière. Les résultats montrent une victoire électorale confortable du Parti de la Liberté (PVV) qui a remporté 37 sièges sur 150. Le cheval de bataille de Wilders ? La lutte contre l’immigration, mais aussi un discours ouvertement anti-islam. Son programme anti-immigration comprend la fermeture des frontières et l’expulsion des immigrés illégaux. Rien d’« anormal » par rapport aux slogans de l’extrême droite. En revanche, ses positions anti-islam sont plus virulentes que ses paires, avec des positions très radicales. Le possible futur premier ministre néerlandais a déjà proposé de bannir le Coran, de fermer les mosquées et d’interdire le port du voile. Avec des propos très extrémistes, il a déjà été condamné en justice, notamment pour avoir comparé le Coran à l’oeuvre d’Adolf Hitler Mein Kampf et pour avoir tenu des propos racistes. N’hésitant pas à traiter les Marocains de « racailles », ni à proposer des concours de caricature du prophète Mohamad, Wilders a bâti sa carrière en faisant croisade contre ce qu’il nomme une « invasion islamique » de l’Occident.
S’il a promis de se concentrer davantage sur « la sécurité et les soins de santé » pour attirer l’électorat néerlandais, Geert Wilders a axé principalement sa campagne sur l’immigration, ainsi que sur son opposition à l’islam. Il a aussi assuré devant des journalistes à La Haye qu’il serait premier ministre pour « tout le monde aux Pays-Bas, quels que soient leur religion, leur origine, leur sexe ou autre ». Mais le manifeste du PVV a conservé le fond xénophobe qui est sa marque de fabrique.
Bientôt la France et l’Allemagne ?
Or, le cas néerlandais n’est pas isolé. La victoire du Parti pour la liberté aux Pays-Bas s’inscrit dans un mouvement de fond de montée de l’extrême droite. Une montée due notamment à la crise migratoire qui persiste depuis 2015, ainsi que la crise économique résultant de la pandémie de Covid-19 et de la guerre en Ukraine. Ainsi, les partis d’extrême droite ont le vent en poupe au sein de l’Union Européenne (UE).
Contre l’immigration et l’islam. Dans toute l’Europe, les électeurs votent de plus en plus pour les partis d’extrême droite qui placent ce thème au coeur de leur programme. Avec Giorgia Meloni en Italie, Viktor Orbán en Hongrie et Robert Fico en Slovaquie, l’extrême droite gagne du terrain en Europe. En Finlande, en Lettonie ou encore en Suède, les populistes sont membres d’une coalition gouvernementale ou la soutiennent. En Allemagne, dans les derniers sondages, le parti d’extrême droite AfD arrive second avec 21 % d’intentions de vote. En France, une enquête Ipsos place le Rassemblement national en tête pour les élections européennes avec 29 %. Dans tous ces pays, l’extrême droite s’installe durablement dans le paysage politique.
La victoire fracassante de Geert Wilders vient donc confirmer la montée régulière des partis radicaux dans toute l’Europe, labourant les thématiques identitaires et surfant sur les peurs sociales et économiques qui traversent le continent.
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