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Contre la Russie, deux réunions plutôt qu’une

Abir Taleb , (avec Agences) , Jeudi, 08 juin 2023

Alors que la guerre en Ukraine ne semble pas prendre fin de sitôt, l’Otan, comme l’Union européenne, fait front uni contre Moscou.

Contre la Russie, deux réunions plutôt qu’une

Deux rencontres, même symbolique. Le sommet de la Communauté Politique Européenne (CPE, une instance européenne informelle lancée en 2022), qui a rassemblé, jeudi 1er juin, une cinquantaine de dirigeants européens en Moldavie, et la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Otan, le même jour, en Norvège, ont tous deux pris des allures de front antirusse. Le choix de la Moldavie en soi est significatif. C’est le pays le plus proche du front et la capitale, Chisinau, se situe à une vingtaine de kilomètres seulement de la frontière ukrainienne. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a d’ailleurs fait le déplacement. « Je suis heureux d’être ici », a-t-il lancé.

Les deux pays courtisent l’Europe et ne cachent pas leur désir d’adhésion à l’Union Européenne (UE). Ils ont obtenu le statut de candidat officiel en juin 2022. Si la route est encore longue, la guerre en Ukraine peut accélérer les choses. C’est du moins ce qu’espèrent les deux pays. « La place de la Moldavie est dans l’UE », a déclaré la présidente moldave, Maia Sandu, qui a reçu un message d’encouragement de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen : celle-ci a loué les « progrès énormes » du pays dans ses réformes. « Notre futur est dans l’UE. L’Ukraine est prête à rejoindre l’Otan », a de son côté lancé Zelensky, qui a profité pour plaider sa cause. « Chaque doute que nous manifestons est une tranchée que la Russie essaiera d’occuper. Tous les pays européens qui ont une frontière avec la Russie et qui ne veulent pas que la Russie leur arrache une partie de leur territoire doivent être membres à part entière de l’Otan et de l’UE », a-t-il fustigé.

Un message lancé aux participants de la rencontre de Chisinau, mais aussi aux chefs de la diplomatie des membres de l’Otan, réunis le même jour à Oslo, en Norvège. Lors du prochain sommet de l’Alliance atlantique mi-juillet à Vilnius (Lituanie), « il faudra des invitations claires à l’adhésion à l’Otan et des garanties de sécurité tout au long du processus d’adhésion », a demandé le président ukrainien. S’il est implicitement dit que l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan ne peut se faire avant la fin de la guerre, le soutien à l’Ukraine est clair. Une session de travail de trois heures a été consacrée au soutien de l’Otan à l’Ukraine et à la future relation du pays avec l’Alliance. « Nous devons mettre en place des cadres pour fournir à l’Ukraine des garanties de sécurité après la fin de la guerre », a déclaré le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg. Ce dernier a confirmé que l’Ukraine deviendrait membre de l’Otan. Mais quand ? La question divise encore. Autre sujet discuté à Oslo, l’adhésion de la Suède. Stoltenberg s’est montré optimiste. Les élections en Turquie étant passées, on affiche un certain optimisme sur la levée prochaine des objections d’Ankara à l’adhésion de la Suède.

La demande d’adhésion de la Suède (comme celle de la Finlande qui est devenue en avril le 31e membre de l’alliance) n’est pas, rappelons-le, sans lien avec la guerre en Ukraine et le front occidental anti-russe.

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