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Palestine, la cause oubliée

Abir Taleb , (avec Agences) , Jeudi, 30 mars 2023

Si les récents événements sont porteurs d’espoir pour les opposants de Benyamin Netanyahu, ils ne changent pas grand-chose pour les Palestiniens.

Palestine, la cause oubliée

Si la position du gouvernement israélien vis-à-vis des Palestiniens, le plus à droite de l’histoire du pays, est connue, entravant tout espoir de paix et d’une solution à deux Etats, le mouvement de contestation est parvenu à rassembler sur un point, l’aspect démocratique d’Israël, mais a complètement ignoré la colonisation ou l’occupation, au mépris de l’urgence vécue par les Palestiniens. La crise interne israélienne intervient sur fond d’inquiétudes quant à une possible escalade des violences israélo-palestiniennes, alors que la tension est déjà très grande. Depuis le début de l’année, en effet, Netanyahu intensifie ses actions contre les Palestiniens sous prétexte de lutter contre « le terrorisme » pour tenter de faire diversion.

La stratégie n’a pas réussi, puisque la contestation n’a pas fléchi. Ce qui ne signifie pas que la pression sur les Palestiniens va, elle, baisser. En effet, une loi de légitimation de certaines colonies votée la semaine dernière annule une disposition législative qui interdisait aux Israéliens de se rendre dans une zone du nord de la Cisjordanie, dont les habitants juifs avaient été évacués en 2005. Cette année-là, Israël s’était retiré unilatéralement de la bande de Gaza, évacuant les colonies juives dans ce territoire palestinien, ainsi que quatre colonies du nord de la Cisjordanie, dans les environs de Naplouse. La nouvelle loi autorise les Israéliens à revenir dans la partie évacuée du nord de la Cisjordanie, ce qui rend possible une éventuelle légalisation par les autorités israéliennes de certaines colonies.

Et ce n’est pas tout. L’un des ministres d’extrême droite du cabinet de Netanyahu, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, figure centrale du gouvernement de Netanyahu et responsable de l’administration civile des colonies de Cisjordanie, a tout simplement déclaré, depuis Paris la semaine dernière : « Il n’y a pas de Palestiniens car il n’y a pas de peuple palestinien. C’est la vérité historique, c’est la vérité biblique (...) et cette vérité, les Arabes en Israël doivent l’entendre (et elle) doit être entendue ici au Palais de l’Elysée et à la Maison Blanche à Washington ». Une déclaration qui en dit long sur les intentions du gouvernement Netanyahu.

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