En Turquie, le bilan provisoire est passé à 3 381 morts, et en Syrie à 1 440 morts, selon l’Organisme public de gestion des catastrophes (Afad). Le bilan ne cesse de s’alourdir, un grand nombre de personnes restant piégées sous les bâtiments effondrés qui se comptent par milliers. La pluie et la neige, tombée à certains endroits en abondance, et la baisse attendue des températures avec la tombée de la nuit rendaient encore plus difficile le travail des secours. Dans ces conditions, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a dit s’attendre à un bilan final beaucoup plus élevé. « Nous nous attendons à un nombre huit fois plus élevé que le nombre initialement annoncé », a dit à l’AFP une responsable des situations d’urgence du bureau européen de l’OMS, Catherine Smallwood.
La première secousse est survenue à 4h17 locales (1h17 GMT), dans le district de Pazarcik, dans la province de Kahramanmaras (sud-est), à 60 km environ à vol d’oiseau de la frontière syrienne. Des dizaines de répliques ont suivi, avant un nouveau séisme de magnitude 7.5, à 10h24 GMT, toujours dans le sudest de la Turquie, à 4 km au sud-est de la ville d’Ekinozu. A Sanliurfa, ville du sud-est turc, au bord d’un grand boulevard, des dizaines de secouristes tentaient dans la soirée d’extraire des survivants d’un immeuble de sept étages réduit à néant. Lundi soir, des habitants se préparaient à passer la nuit dehors, malgré des températures sous zéro degré, a constaté l’AFP.
Le bilan risque encore d’évoluer dans les villes touchées, Adana, Gaziantep, Sanliurfa, Diyarbakir notamment. A Iskenderun et Adiyaman, ce sont les hôpitaux publics qui ont cédé sous l’effet du séisme, survenu à une profondeur d’environ 17,9 kilomètres. Ce séisme est le plus important en Turquie depuis le tremblement de terre du 17 août 1999, qui avait causé la mort de 17 000 personnes, dont un millier à Istanbul. Les intempéries qui frappent cette région montagneuse paralysent les principaux aéroports autour de Diyarbakir et Malatya, où il continue de neiger très fortement, laissant les rescapés hagards dans le froid. Partout, les habitants se mobilisent et tentent de dégager les ruines à mains nues, utilisant des seaux pour évacuer les débris. A Hama, en Syrie, les secouristes et les civils extrayaient à la main, aidés d’engins lourds, les corps des victimes sous les décombres, dont celui d’un enfant, a constaté l’AFP. Plus de 40 habitations se sont effondrées dans cette localité frontalière de la Turquie.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a appelé à l’unité nationale, précisant que la Turquie avait reçu des offres d’aide de 45 pays. Il a décrété un deuil national de sept jours. Quant au gouvernement syrien, il a lancé un appel à l’aide à la communauté internationale. Les secousses, ressenties dans tout le sud-est du pays, l’ont également été au Liban et à Chypre, selon des correspondants de l’AFP.
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