Le bloc de Netanyahu a raflé 64 sièges sur les 120 de la Knesset.
Benyamin netanyahu, encore et toujours. L’ancien chef du gouvernement israélien est sur le point de revenir aux commandes, après que son bloc conservateur a réussi à obtenir une solide majorité à la Knesset lors des élections législatives du mardi 1er novembre, les cinquièmes législatives en trois ans et demi. Selon les résultats définitifs publiés jeudi 3 novembre, Netanyahu et sa coalition de droite ont remporté les élections: 32 sièges pour le Likoud de l’ancien premier ministre des 120 que compte la Knesset, le parlement israélien, 18 pour les partis ultra-orthodoxes et 14 pour une alliance d’extrême droite. Bref, son bloc a raflé 64 sièges. En face, le bloc du premier ministre sortant, Yaïr Lapid, centriste, a remporté 51 sièges, trop faible pour constituer un gouvernement.
Netanyahu devrait donc être en mesure de gouverner avec une majorité. Au cours des prochains jours, le président israélien, Isaac Herzog, dont la fonction est essentiellement symbolique, devra mandater officiellement M. Netanyahu pour former un gouvernement. Ce dernier aura alors 42 jours pour le faire. Maintenant que la commission électorale a publié les résultats définitifs, les entretiens entre les chefs de parti doivent commencer. Et il est prévisible que tous les partis du bloc Netanyahu le recommandent pour le poste de premier ministre. Il sera donc ensuite chargé de former un gouvernement. Selon les analystes, les partis religieux sont la clé pour former un gouvernement. Dans le système israélien, l’ensemble des leaders de partis politiques qui sont élus à la Knesset sont reçus par le président. Au cours de l’entretien, ils déclarent quel candidat ils estiment être le plus à même de gouverner. Or, en général, les partis religieux ne veulent pas du poste de premier ministre, ils donneront donc sans doute le nom de Netanyahu.
Dans le système proportionnel israélien, les partis doivent obtenir 3,25% des voix pour faire leur entrée au parlement, un taux minimal leur conférant de facto 4 députés. Or, deux petits partis hostiles au camp de M. Netanyahu, la formation de gauche, Meretz, et le parti arabe, Balad, ont moissonné respectivement 3,16% et 2,90 % d’appuis. Pas suffisant pour faire face à Netanyahu, qui n’avait pas quitté la vie politique comme le souhaitaient ses opposants, mais s’était accroché au poste de chef de l’opposition avec l’objectif de revenir aux affaires pour éventuellement faire voter une immunité par les députés et annuler son procès pour corruption.
Et comme prévu, le thème de la sécurité revient en force. « Il est temps de ramener la sécurité dans les rues, de rétablir l’ordre, de montrer qui est le maître, il est temps de tuer un terroriste qui mène une attaque », a affirmé le ténor de l’extrême droite Itamar Ben-Gvir. « Les gens veulent marcher en sécurité dans les rues, que nos soldats et policiers ne soient pas pieds et poings liés », a-t-il dit, réitérant ainsi son appel à user de la force, notamment contre les Palestiniens à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée.
Sans vouloir « spéculer sur un gouvernement », Washington a dit espérer que « tous les responsables israéliens continueront de partager les valeurs d’une société ouverte, démocratique et porteuse de tolérance et de respect pour toute la société civile, en particulier les groupes minoritaires ». Mais les Etats-Unis n’ont mentionné ni le processus de paix ni la relation avec les Palestiniens. Car l’affaire semble close. Et les Palestiniens en sont conscients. Le premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, a ainsi dénoncé la « progression des partis religieux d’extrême droite » qui témoigne, selon lui, « de la montée de l’extrémisme et du racisme dans la société israélienne » dont le peuple palestinien « souffre depuis des années ».
Sans attendre la formation d’un gouvernement, on sait déjà que les négociations avec les Palestiniens ne sont pas à l’ordre du jour. Jamais Israël n’a été aussi ancré à droite. Un coup de grâce à la paix.
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