Ses funérailles se sont déroulées sobrement, samedi 3 septembre à Moscou, avec la présence de quelques milliers de Russes. Aucun jour de deuil national n’a été décrété. Aucun chef d’Etat ne s’est déplacé pour assister aux funérailles, seul le premier ministre hongrois, Viktor Orban, y a assisté. Le président russe, Vladimir Poutine, était absent. Il a rendu à Gorbatchev un hommage minimal, dans un message de condoléances, parlant d’un homme qui avait eu « une grande influence sur l’histoire du monde » et qui s’était « efforcé de proposer ses propres solutions aux problèmes ». Par contraste, les capitales occidentales, de Washington à Berlin, en passant par Paris et Rome, ont célébré chaleureusement la mémoire de Mikhaïl Gorbatchev, salué pour avoir oeuvré au rapprochement Est-Ouest et à une réduction des arsenaux nucléaires, ce qui lui avait valu le prix Nobel de la paix en 1990. En Russie, en revanche, depuis la disparition de l’URSS en 1991, il restait une figure ambivalente : s’il a permis plus d’ouverture grâce à la « perestroïka » (réforme) et à la « glasnost » (transparence), il fut pour beaucoup responsable de l’éclatement d’une superpuissance et des terribles années de choc économique qui suivirent. Quoi qu’il en soit, il n’est aucun doute que Gorbatchev a marqué l’Histoire en précipitant, malgré lui, la disparition de l’Union soviétique en 1991, alors qu’il essayait de la sauver avec des réformes démocratiques et économiques, mettant ainsi fin à la Guerre froide.
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