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Deux hôtes de haut niveau à Téhéran

Mercredi, 11 mai 2022

Le président syrien Bachar Al-Assad s’est rendu lundi 9 mai en Iran, une visite au cours de laquelle il a rencontré le guide suprême d’Iran, Ali Khamenei, et le président iranien, Ebrahim Raïssi.

Deux hôtes de haut niveau à Téhéran
(Photo : AFP)

 La dernière visite du président syrien en Iran remonte à février 2019. L’Iran est le principal allié régional de Damas. « Les relations entre Téhéran et Damas sont vitales, et nous ne devons pas les laisser s’affaiblir, au contraire, nous devons les renforcer autant que possible », a déclaré l’ayatollah Khamenei. Quant au président iranien, il a fait état de la volonté sérieuse de Téhéran de développer la coopération avec Damas, en particulier dans les domaines économique et commercial. « L’ensemble du territoire syrien doit être libéré des occupants étrangers », a affirmé Raïssi, sans donner de détails, alors que la coalition internationale dirigée par les Etats- Unis et créée pour combattre les djihadistes en 2014 dispose encore de forces en Syrie. Mais le président Assad a, lui, souligné « l’importance de la poursuite de la coopération face aux tentatives des Etats-Unis de susciter l’instabilité dans la région », a indiqué la présidence syrienne dans un communiqué.

Le nucléaire au menu

La visite du président syrien à Téhéran est intervenue à la veille de l’arrivée du négociateur de l’Union Européenne (UE) chargé de coordonner les pourparlers sur le nucléaire iranien, Enrique Mora, mardi 10 mai, à Téhéran. L’objectif de cette visite est une ultime démarche, afin de débloquer les négociations quasiment à l’arrêt depuis le 11 mars. L’émissaire européen, qui avait effectué fin mars sa dernière navette entre Téhéran et Washington, s’est rendu à Téhéran pour rencontrer notamment le chef des négociateurs iraniens, Ali Bagheri.

L’Iran et les Etats-Unis, engagés depuis un an dans des négociations indirectes à Vienne pour sauver l’accord de 2015 censé empêcher la République islamique de fabriquer la bombe atomique, dont elle nie vouloir se doter, continuent de se rejeter mutuellement la responsabilité de l’impasse. Les Etats-Unis se sont retirés unilatéralement en 2018, de l’accord international sur le programme nucléaire iranien, et ont rétabli leurs sanctions économiques anti-Iran. En riposte, Téhéran s’est affranchi des limites-clés à ses activités atomiques. Après l’arrêt en mars des négociations dans la capitale autrichienne, l’Iran a appelé, le 25 avril, à une réunion le plus tôt possible en vue de rétablir l’accord sur le nucléaire. Parmi les principaux obstacles figure la demande de l’Iran de retirer les Gardiens de la Révolution, son armée idéologique, de la liste noire américaine des organisations terroristes étrangères, mais le président des Etats-Unis, Joe Biden, semble avoir décidé de ne pas céder à cette exigence. « Les médias ne doivent pas réduire les questions en suspens entre l’Iran et les Etats-Unis à une seule question, comme par exemple les Gardiens », a expliqué le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, tout en ajoutant que « les lignes (rouges) fixées par les hautes instances de la République islamique ont été respectées, et c’est pourquoi nous en sommes là aujourd’hui ».

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avait auparavant déclaré qu’il cherchait une voie médiane pour lever les blocages. Il avait décrit la mission d’Enrique Mora, qu’il dit vouloir dépêcher à Téhéran malgré les réticences iraniennes, de dernière cartouche. « Nous ne pouvons pas continuer comme ça indéfiniment, car entre-temps, l’Iran continue de développer son programme nucléaire » a expliqué Borrell.

Depuis des mois, Washington prévient qu’il sera bientôt trop tard pour sauver l’accord, laissant planer la menace d’un plan B aux contours encore flous. « A ce stade, cela reste dans l’intérêt de notre sécurité nationale de remettre le programme nucléaire iranien dans une boîte conformément à ce texte de 2015 », a assuré Ned Price, porte-parole du département d’Etat.

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