Le président américain, Joe Biden, a fait part, lundi 10 janvier, au premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, de sa « préoccupation » sur la situation humanitaire dans le pays après de récentes frappes aériennes, tout en saluant la libération de plusieurs prisonniers politiques, lors d’un entretien téléphonique dont la Maison Blanche a fourni un bref compte-rendu. Le président américain « a exprimé sa préoccupation que les hostilités, y compris les récentes frappes aériennes, continuent à causer des morts et des souffrances civiles », selon le communiqué de son Administration. Il a également « félicité (Abiy Ahmed) pour la libération récente de plusieurs prisonniers politiques ». Joe Biden a par ailleurs répété que les Etats- Unis s’étaient engagés « à travailler aux côtés de l’Union africaine et de partenaires régionaux pour aider les Ethiopiens à résoudre le conflit de manière pacifique ». Les deux hommes « ont évoqué les moyens d’accélérer le dialogue en vue d’un cessez-lefeu négocié, la nécessité d’améliorer rapidement l’accès à l’aide humanitaire à travers l’Ethiopie, et le besoin de répondre aux préoccupations de tous les Ethiopiens en matière de droits humains, y compris en matière de détentions liées à l’état d’urgence », selon la Maison Blanche.
Sur place, les organisations ont suspendu leurs activités dans la zone de Dedebit, touchée par une attaque aérienne meurtrière contre un camp de déplacés dans la région éthiopienne en guerre du Tigré, a annoncé, dimanche 9 janvier, l’Onu. « Les partenaires humanitaires ont suspendu leurs activités dans la zone en raison des menaces continues de frappes de drones », a déclaré à l’AFP le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’Onu (Ocha). Selon les informations préliminaires d’Ocha, l’attaque, menée vendredi 7 contre le camp de déplacés de la ville de Dedebit, a « fait des dizaines de victimes civiles, dont des décès ». La veille, les rebelles tigréens ont accusé le gouvernement d’avoir mené une attaque de drone ayant tué, selon eux, 56 personnes, tandis qu’un responsable du principal hôpital de la région a fait état de 55 morts et de 126 blessés.
Le porte-parole du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), Getachew Reda, a affirmé, dimanche 9, que l’armée érythréenne, qui a soutenu les forces gouvernementales éthiopiennes contre les rebelles et a été accusée de commettre des atrocités, avait lancé des attaques contre ses combattants dans le nord-ouest du Tigré samedi. Il a accusé l’Erythrée de chercher à « saboter tous les efforts de paix dans la région, soi-disant pour protéger l’unité de l’Ethiopie ».
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