L’AIEA tient sa conférence générale chaque année en septembre, à Vienne, pour examiner toute une série de questions. (Photo : AFP)
Pour 5 jours, du 20 au 24 septembre, les représentants de 173 Etats se sont réunis à Vienne en Autriche, lors de la 65e conférence générale annuelle de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA), afin de discuter les problèmes attachés au sujet nucléaire. Les délégations ont salué les résultats issus de ce rassemblement présidé pour la première fois par le Koweït. « La conférence générale a adopté des projets de résolution appelant à renforcer les activités de coopération technique de l’AIEA, ainsi que l’efficacité et l’efficience des garanties liées à la sûreté nucléaire et radiologique », a indiqué le service d’information des Nations-Unies. En effet, les participants ont discuté les moyens de limiter la prolifération nucléaire, et c’est dans ce cadre que la mise en oeuvre de l’accord de garanties entre l’AIEA et la Corée du Nord, ainsi que les moyens de consolidation de l’efficacité du système de l’accord ont pris une part importante des discussions, et comme résultat, la conférence a approuvé à l’unanimité une résolution appelant au respect par Pyongyang du Traité de Non-Prolifération (TNP) nucléaire.
La région du Moyen-Orient a également été évoquée. Dans ce cadre, la conférence a adopté un projet de résolution présenté par l›Egypte sur l›application du système de garanties de l›agence au Moyen-Orient. Mohamad Al-Mawla, ambassadeur d›Egypte en Autriche, a affirmé à l›agence de presse koweïtienne KUNA que « des progrès clairs ont été effectués au niveau des pays soutenant un Moyen-Orient exempt d’armes nucléaires ». La résolution confirme le besoin urgent pour tous les pays d’accepter immédiatement l’application des garanties intégrales de l’AIEA à toutes leurs activités nucléaires en tant que mesure de confiance importante en vue de promouvoir la paix et la sécurité dans le cadre de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires. La conférence a pris des résolutions relatives à la science, la technologie et les applications nucléaires à des fins civiles. L’action que mène l’AIEA pour aider le monde à lutter contre la pandémie du Covid-19 était aussi à l’ordre du jour de cette année. « Nous continuons à recevoir des demandes d’assistance. Nous fournissons une aide d’urgence mais aussi l’assistance scientifique et technologique nécessaire à 129 pays pour combattre ces fréquentes épidémies virales à l’aide de techniques nucléaires », avait dit Rafael Mariano Grossi, directeur général de l’AIEA, au Conseil des gouverneurs de l’agence, le 13 septembre.
L’Iran défie toujours
Mais c’est évidemment l’Iran qui inquiète le plus et qui a été sur toutes les lèvres à la Conférence de Vienne. Le représentant français à la conférence, François Jacq, rappelant le non-respect par l’Iran de ses engagements nucléaires, a insisté sur l’attachement de la France à la mise en oeuvre du système de garanties de l’AIEA, élément fondamental du régime de non-prolifération établi par le TNP.
Or, deux jours à peine après la réunion, l’AIEA a déclaré dimanche 26 septembre qu’elle s’était vu refuser l’accès « indispensable » à un atelier de fabrication de composants de centrifugeuses, Tesa, situé près de Téhéran, en Iran. Ce refus s’inscrit en violation de l’accord du 12 septembre avec l’Iran, a indiqué l’instance onusienne dans un communiqué. « Le directeur général réitère que toutes les activités de l’agence mentionnées dans la déclaration conjointe, pour tous les équipements, toutes les installations et tous les emplacements iraniens, sont indispensables afin de maintenir la continuité » de sa mission de surveillance, est-il indiqué.
Ce rapport intervient alors que les négociations sont au point mort pour relancer un accord historique de 2015 réduisant le programme nucléaire iranien en échange d’un allégement des sanctions. Après le retrait unilatéral des Américains de l’accord en 2018 sous la présidence de Donald Trump, l’Iran a progressivement abandonné la plupart de ses engagements. Le ministre iranien des Affaires étrangères a pourtant déclaré, vendredi 24 septembre, que les pourparlers pour relancer l’accord reprendraient « très bientôt » l
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