Selon l’Onu, environ la moitié de la population yéménite risque d’être confrontée à la faim cette année.
« Les promesses de dons restent moins importantes que l’aide versée en 2020, qui manquait déjà de 1,5 milliard de dollars sur les 3,4 milliards nécessaires. Des millions d’enfants, de femmes et d’hommes yéménites ont désespérément besoin d’aide pour vivre », a déploré le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres. « Une peine de mort », a-t-il jugé. Car selon les derniers chiffres de l’Onu, plus de 16 millions de Yéménites, soit environ la moitié de la population de 29 millions d’habitants, risquent d’être confrontés à la faim cette année. Près de 50000 d’entre eux « meurent déjà de faim dans des conditions proches de la famine et 400000 enfants de moins de 5 ans pourraient mourir de malnutrition aiguë sans traitement d’urgence », estime l’Onu.
En septembre 2020, l’Onu avait révélé que l’aide essentielle avait été supprimée dans 300 centres de santé du Yémen en raison du manque de financement, et que plus d’un tiers de ses principaux programmes humanitaires avaient été réduits ou interrompus. Douze organisations onusiennes prédisent qu’« avec 5 millions de personnes au bord de la famine et plus des deux tiers de la population du pays ayant besoin d’aide humanitaire ou de protection, la situation ne pourrait pas être plus urgente ». Le conflit, déclenché en 2014 par une offensive des rebelles qui ont conquis de vastes pans du territoire, a tué des dizaines de milliers de personnes, selon des ONG, et poussé des millions d’autres au bord de la famine. C’est la pire crise humanitaire au monde, d’après l’Onu. Une crise qui ne peut pas être résolue sans une résolution du conflit: « L’aide seule ne mettra pas fin au conflit. Nous ne pouvons mettre fin à la crise humanitaire au Yémen qu’en mettant fin à la guerre », a affirmé le secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken. Mais la situation sur le terrain n’augure rien de bon: l’Onu prévoit un désastre humanitaire si les combats pour Marib continuent, rappelant qu’ils ont déjà mis « des millions de civils en danger ». Cette région abrite de nombreux déplacés, dont des centaines de familles ont repris la fuite .
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