En pleine nuit du mercredi 13 au jeudi 14 janvier, un incendie s’est déclenché dans un camp de réfugiés rohingya situé à Teknaf, un village à l’extrême sud du Bangladesh. Il n’a fallu que quelques heures pour que le camp soit entièrement ravagé. Au moins 550 abris, un centre communautaire et des magasins ont été détruits. Grâce aux pompiers et à la réactivité des réfugiés, entraînés aux exercices d’évacuation, seuls quelques blessés légers sont à déplorer. Mais 3 500 personnes ont perdu leur toit de fortune.
Depuis août 2017, plus d’un million de Rohingyas musulmans ont fui la Birmanie et se sont réfugiés au Bangladesh pour échapper à une opération de nettoyage ethnique menée par les forces de l’ordre birmanes et des milices bouddhistes. Ils s’entassent dans les 34 camps serrés, formant le plus grand camp de réfugiés au monde et pesant lourdement sur leur pays d’accueil, le Bangladesh. Fin décembre, ce dernier a commencé à transférer des groupes d’entre eux vers une île isolée du golfe de Bengale menacée par les inondations, et ce, en dépit de l’opposition d’organisations de défense des droits de l’homme.
Cette île, récemment formée par accumulation de limon, a accueilli jusque-là près de 3 500 réfugiés. Les autorités y ont construit des hébergements collectifs susceptibles d’accueillir 100 000 personnes, assurant que l’île était totalement sûre et que ces réinstallations sont volontaires. Ce que démentent certains réfugiés. Mais face aux critiques, le gouvernement bangladais répond en demandant à l’Onu d’aller d’abord évaluer la situation en Birmanie avant de se pencher sur les conditions d’hébergement de ces réfugiés, qui ne sont pas non plus épargnés par le Covid-19. Ces réinstallations et l’incendie du camp vont-ils sonner comme une alerte pour la communauté internationale ?
Lien court: