
Des milliers de gardes nationaux ont été déployés à Washington pour éviter tout débordement. (Photo : AP)
Barricades, clôtures et garde nationale, la tension est maximale aux Etats-Unis. Les rues de Washington sont bouclées depuis samedi 16 janvier et les capitales des 50 Etats se préparent à d’éventuelles manifestations pro-Trump ce mercredi 20 janvier, jour de l’investiture du 46e président des Etats-Unis, Joe Biden, alors que quelques rassemblements pro-Trump ont commencé dès dimanche 18 janvier dans certaines capitales d’Etats. Des barrières ont été érigées autour des bâtiments publics et des renforts militaires déployés pour tenter d’éviter des violences similaires à celles qui ont eu lieu lors de l’assaut du Capitole, le 6 janvier. Des milliers de gardes nationaux ont été déployés à Washington. Des ponts menant à la ville ont été fermés et l’accès à plusieurs lieux touristiques a été interdit. Le FBI a prévenu tous les services de police de se préparer à la présence de manifestants potentiellement armés. Plusieurs Etats ont fait appel à la garde nationale pour renforcer la sécurité. Un document des renseignements américains publié la semaine dernière prévient que les événements du 6 janvier pourraient inciter certains extrémistes à participer à des violences. Des « discours fallacieux » concernant une fraude électorale supposée pourraient servir de catalyseur pour des groupes extrémistes, dit le document.
Les violences du 6 janvier au Capitole à Washington, jour de la certification de la victoire de Joe Biden, ont traumatisé une partie de l’Amérique. Depuis, les événements se sont accélérés. Mercredi 13 janvier, le président sortant a été mis en accusation au Congrès, pour « incitation à l’insurrection » après l’assaut du Capitole par ses partisans, et il revient désormais, en vertu de la Constitution, au Sénat de le juger. Un deuxième « impeachment » historique une semaine avant la fin de son mandat qui s’achève dans la confusion et dans un climat d’extrême tension. La Chambre des représentants, dominée par les démocrates, s’est prononcée en faveur de la destitution par 232 voix contre 197. Contrairement à l’acte d’impeachment dans l’affaire ukrainienne il y a plus d’un an, plusieurs républicains, 10 au total, ont voté en faveur du renvoi en procès.
Certes, Donald Trump ne risque pas d’être destitué au courant de cette semaine, avant la fin de son mandat, il n’en demeure pas moins que la symbolique est forte : il est le premier président de l’histoire américaine marqué à deux reprises à subir deux fois cette procédure. Aussi, un tel procès l’empêchera sans doute d’être à nouveau candidat en 2024.
En mauvais perdant, Donald Trump sort de la Maison Blanche par la petite porte. Lors de la prestation de serment de Joe Biden ce mercredi, ce dernier ne risque même pas de croiser son prédécesseur, qui a averti depuis belle lurette qu’il n’y assistera pas.
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