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Soudan : Vers une réconciliation globale ?

Sabah Sabet avec agences, Lundi, 27 janvier 2020

Un accord de paix a été conclu entre le gouvernement soudanais et deux des principaux groupes d’opposition du Nord du Soudan. Une étape importante vers une paix globale dans cette région ravagée par les conflits depuis des années.

Dans l’espoir de mettre fin aux conflits qui ont dévasté les régions soudanaises du Darfour, du Kordofan du Sud et du Nil bleu, le gouvernement du Soudan a signé, dimanche 26 janvier, un accord de paix avec deux groupes d’opposition du nord du pays, a annoncé dans un communiqué le Conseil souverain du Soudan. Ces deux groupes, le Mouvement de libération du Kush et l’Entité Nord, sont actifs dans le nord du pays et font partie du Front Révolutionnaire du Soudan (FRS), une alliance de groupes d’opposition.

L’accord a été signé à Juba, la capitale du Soudan du Sud, qui parraine les négociations entre les diverses factions soudanaises. Il porte sur plusieurs points, dont les droits fonciers et le développement ou encore les problèmes auxquels sont confrontées les populations affectées par la construction de barrages. « La signature de cet accord avec les mouvements rebelles du Nord représente une étape essentielle vers un accord de paix global au Soudan », a indiqué, dimanche, Mohamad Al-Hassan Al-Taishi, membre du Conseil souverain du Soudan et porte-parole de la délégation de négociation du gouvernement. Et d’ajouter: « L’une des priorités du gouvernement de la révolution de décembre est d’écouter tous les griefs au Soudan et, à travers cela, de parvenir à une paix globale sans quotas ».

Les deux groupes d’opposition font partie d’une coalition de neuf factions de rébellion soudanaises, qui ont annoncé, vendredi 24 janvier, à Juba, avoir conclu un protocole d’accord avec le gouvernement soudanais, une étape importante en vue de la signature d’un accord de paix définitif. Ses pourparlers de paix portent sur cinq grandes régions géographiques : Darfour, la région du Kordofan du Sud et du Nil bleu, l’est du Soudan, le nord du Soudan et le centre du Soudan.

Une seule armée nationale

Les tentatives de conclure un accord de paix entre les représentants de Khartoum et ceux de cette coalition avaient débuté au Soudan du Sud en octobre en vue de mettre un terme aux conflits dans les régions soudanaises du Nord. Les factions de rébellion accusaient le pouvoir du président déchu, Omar Al-Béchir, d’avoir marginalisé leurs régions et de donner les terres les plus fertiles aux investisseurs avec des baux d’une durée d’un siècle. Désormais, ces baux n’excéderont pas 20 ans.

Le protocole d’accord du 24 janvier porte sur le règlement de questions liées à la terre, au partage du pouvoir, à la possibilité pour les autorités locales de légiférer ou encore à la création d’une armée nationale unifiée. Les factions de rébellion du Darfour et du Nil bleu et celles du Kordofan du Sud veulent un Etat autonome et ont des exigences supplémentaires avant d’apposer leurs signatures.

Le président de la coalition des factions de rébellion, Alhadi Idris, s’est réjoui de la conclusion de ce protocole qui a permis « de résoudre de nombreuses questions », en particulier « celle de la terre ». Alhadi Idris a également noté l’importance de la création d’une armée nationale unifiée dans un pays aux multiples rébellions et milices qui ont leurs propres forces, le protocole prévoyant « comment les intégrer dans une seule armée nationale ». « Cela montre la volonté politique » du nouveau pouvoir de parvenir à « la paix qui va changer plus que jamais la vie de tous les Soudanais », a indiqué de son côté le commandant paramilitaire Mohamad Hamdan Daglo, surnommé « Hemeti », qui a signé le protocole au nom du gouvernement.

Outre le protocole, les parties en conflit ont signé une déclaration permettant une aide humanitaire dans les régions du Darfour, du Kordofan du Sud et du Nil bleu. Les pourparlers de Juba se tiennent sous la médiation du président sud-soudanais, Salva Kiir, lui-même en pourparler avec le chef rebelle Riek Machar pour mettre fin à un conflit de six ans qui a éclaté peu après l’indépendance du Soudan du Sud .

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