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Corée du Nord: Vers une reprise des pourparlers à Six

Maha Al-Cherbini avec agences, Mardi, 09 juillet 2013

Les efforts se multiplient pour relancer les pourparlers à Six visant à amener la Corée du Nord à abandonner son programme nucléaire. La réouverture du site intercoréen de Kaesong prépare le terrain à une reprise de ces discussions en panne depuis 2009.

vers une reprise
Après des discussions difficiles, les deux parties ont décidé de rouvrir le site de Kaesong. (Photo: AP)

L’espoir d’une reprise des pourparlers à Six — entamés en 2003 et interrompus en 2009 — se profile désormais à l’horizon. En effet, les récentes évolutions permettent de croire en une reprise de ces discussions qui regroupent la Russie, la Chine, le Japon, les Etats-Unis et les deux Corées pour amener Pyongyang à abandonner son programme nucléaire. Parmi ces évolutions, l’ouverture samedi de discussions délicates entre les deux Corées sur le redémarrage de leur site industriel commun de Kaesong, fermé en avril, symbole d’une réconciliation transfrontalière.

Après 12 heures de discussions difficiles, les négociateurs des deux Corées, réunis dans le village de Panmunjom, sur la ligne de démarcation, sont tombés d’accord dimanche sur le principe de la réouverture du site de Kaesong. Ils ont enfin décidé de se rencontrer mercredi 10 juillet sur le site pour trouver les moyens d’éviter à l’avenir une autre fermeture de ces installations et se sont mis d’accord sur leur inspection préalable par des hommes d’affaires sud-coréens.

En fait, ces pourparlers font suite à la dégradation des relations entre le Nord et le Sud avec notamment des menaces de la part de la Corée du Nord, dont l’économie souffre des sanctions infligées par les Nations-Unies après un essai nucléaire en février. Pour les deux Corées, le complexe de Kaesong est un lieu hautement symbolique qui a fait les frais des tensions entre les deux Corées.

La Corée du Nord, invoquant l’hostilité du Sud, avait retiré le 8 avril ses 53 000 employés des 123 usines présentes sur ce site industriel mis en place dans le sillage de « la diplomatie du rayon de soleil », menée par la Corée du Sud de 1998 à 2008 pour encourager les contacts entre les deux frères ennemis qui restent techniquement en guerre puisque la Guerre de Corée s’est terminée par un armistice et non par un traité de paix. Le Sud avait retiré ensuite ses cadres. Samedi, la délégation du Sud a reproché au Nord d’avoir décidé unilatéralement l’arrêt de l’activité du complexe de Kaesong, et demandé des garanties pour éviter que cela ne se reproduise car cette fermeture a causé de lourdes pertes aux entreprises sud-coréennes.

Pour faire part de sa bonne volonté, Pyongyang a accepté le retour des hommes d’affaires sud-coréens dans le complexe, restaurant aussi le « téléphone rouge » reliant les autorités des deux pays. La ligne téléphonique d’urgence, qui date de 1971, avait été coupée en mars, au plus fort des tensions sur la péninsule.

Des divergences persistent

Parmi les démarches qui ont pavé cette semaine la route à la reprise des pourparlers à Six figure la récente visite du premier vice-ministre nord-coréen des Affaires étrangères, Kim Gye-Kwan, en Russie pour discuter du redémarrage de ces discussions suspendues depuis 2009. A l’issue des consultations russo-nord-coréennes, la partie russe a souligné la nécessité de mettre en oeuvre des efforts conjoints afin de créer les conditions pour reprendre rapidement les négociations. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Igor Morgoulov, a pourtant reconnu que de sérieuses divergences persistent entre Moscou et Pyongyang sur la relance des pourparlers. « Les consultations ont été constructives. Nous avons examiné différentes modalités de redémarrage des négociations à Six. Mais des divergences persistent », a reconnu le diplomate russe.

La semaine dernière, de hauts responsables chinois et nord-coréens ont discuté à Pékin de la situation dans la péninsule, pendant que les Etats-Unis rencontraient, de leur côté, des représentants sud-coréens et japonais pour évoquer la Corée du Nord.

Selon les experts, ces efforts diplomatiques enchevêtrés n’aboutiront que si Pyongyang décide de stopper son programme nucléaire, au moins pour sauver son économie en ruine et éviter plus de sanctions internationales. La Corée du Nord, qui s’est proclamée puissance nucléaire en 2005, a réalisé 3 essais nucléaires, provoquant les protestations de la communauté internationale. L’Onu a adopté plusieurs résolutions appelant Pyongyang à cesser ses activités nucléaires. Pyongyang refuse d’arrêter son programme nucléaire et souhaite mener des négociations d’égal à égal avec les Etats-Unis en tant que puissance nucléaire.

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