Dans une série de tweets, Donald Trump a affirmé, jeudi 1er août, que son Administration allait infliger, à compter du 1er septembre, « de petits droits de douane supplémentaires de 10 % sur les 300 milliards de dollars d’importations chinoises jusque-là épargnées ». Il a, en outre, estimé que le président chinois, Xi Jinping, voulait bien un accord, mais a jugé qu’il « n’allait pas assez vite ». Trump a aussi prévenu qu’il pourrait augmenter encore les tarifs douaniers sur les produits chinois si Pékin n’acceptait pas les exigences américaines. Il a évoqué la possibilité d’aller « bien au-delà de 25 % ». Si ces futures taxes étaient effectivement mises en oeuvre, c’est la totalité des importations venant du géant asiatique qui serait alors surtaxée. Pour autant, Trump, qui n’a cessé de souffler le chaud et le froid dans ce conflit, affirme que les discussions vont se poursuivre comme prévu « début septembre ». Mais le président du Conseil économique sino-américain (USCBC), Craig Allen, redoute que cette décision ne conduise les Chinois à abandonner les négociations.
L’hôte de la Maison Blanche justifie sa décision par le fait que Pékin n’a pas tenu à ses yeux deux engagements très importants. Pourtant, Pékin a affirmé, jeudi 1er août, avoir acheté ces dernières semaines davantage de produits agricoles américains. Et les négociations entre Américains et Chinois avaient semblé reprendre dans un climat relativement apaisé cette semaine à Shanghai. Washington impose déjà des droits de douane supplémentaires de 25% sur plus de 250 milliards de dollars de biens chinois. Pékin a rétorqué en imposant en retour des tarifs douaniers supplémentaires sur quelque 110 milliards de dollars de produits américains.
Jusqu’alors, l’Administration américaine avait épargné les biens de consommation courante si bien que l’économie américaine, tirée par la consommation des ménages, est restée relativement à l’abri de la guerre commerciale. Mais la perspective de droits de douane affectant tous les biens a provoqué la stupeur sur les marchés. Le président « joue avec le feu », avertit Gregori Volokhine, analyste chez Meeschaert Financial Services. Donald Trump s’est lancé dans une guerre tarifaire contre la Chine pour obtenir des autorités chinoises le fait qu’elles mettent fin aux subventions aux entreprises d’Etat, aux transferts de technologies imposés aux entreprises étrangères ou encore aux « vols » de la propriété intellectuelle américaine. Et il a prévenu: il veut « un bon accord » commercial ou pas d’accord du tout. Jeudi 1er août, il est même allé jusqu’à affirmer pouvoir se passer de faire du commerce avec la Chine. Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, présent à Bangkok, a accusé Pékin de « protectionnisme » et de « stratégie prédatrice ». « La Chine a tiré parti des échanges commerciaux (...) Il est temps que cela cesse », a-t-il martelé.
La Chine a donc répliqué aux nouvelles menaces de Trump sur le front de la guerre commerciale sino-américaine, en menaçant, vendredi 2 août, de prendre des mesures de représailles contre Washington. Mais Pékin n’a pas précisé la nature de ces éventuelles mesures de rétorsion. Dans un communiqué, le ministère chinois du Commerce a accusé les Etats-Unis d’avoir gravement enfreint le « consensus » auquel M. Trump et son homologue chinois, Xi Jinping, étaient parvenus en juin en vue d’une relance des négociations ز
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