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Pékin lâche Pyongyang

Maha Al-Cherbini avec agences, Lundi, 01 juillet 2013

Pékin et Séoul ont affiché leur volonté à dénucléariser la Corée du Nord, lors de la visite de la présidente sud-coréenne, Park Geun-Hye, en Chine. De quoi pousser Pyongyang à entrouvrir la porte à la reprise des pourparlers à Six.

Alors que les menaces nucléaires nord-coréennes constituent un scénario cauchemar­desque pour la communauté interna­tionale, Pékin et Séoul ont affiché cette semaine leur ferme détermina­tion à dénucléariser Pyongyang, à l’occasion d’une visite en Chine de la présidente sud-coréenne, Park Geun-Hye. « Les deux parties sont convenues de ne permettre à la Corée du Nord d’utiliser le nucléaire en aucune circonstance », a souligné le président chinois. Dans le cadre des pressions, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a fait front commun, lundi, avec la Chine contre les prétentions nucléaires, lors des rencontres avec ses homologues chinois, japonais et sud-coréen. En fait, la Chine et la Corée du Nord sont deux pays alliés, dont les rela­tions se sont tendues après les récents tirs de fusée par Pyongyang, ainsi que son dernier essai nucléaire en février dernier. Traditionnellement, la Chine a souligné la nécessité de maintenir la stabilité de la Corée du Nord tout en essayant de résoudre la question nucléaire. Deux objectifs qui semblent contradictoires pour l’instant, c’est pourquoi Pékin a délaissé un peu son allié communiste et s’est rapproché de la position de Washington et de Séoul.

La semaine dernière, de hauts responsables chinois et nord-coréens avaient discuté à Pékin de la situation dans la péninsule coréenne, pendant que les Etats-Unis rencontraient, de leur côté, des représentants sud-coréens et japonais pour évoquer la Corée du Nord. « Nous espérons que toutes les parties vont saisir l’opportunité de travailler à une reprise le plus tôt possible des pourparlers à Six », a dit le président chinois. Ces pourparlers visant à faire renoncer la Corée du Nord à son programme nucléaire en échange d’une garantie pour sa sécurité et dont Pyongyang avait claqué la porte en 2009, regroupaient, outre les deux Corée, la Chine, le Japon, la Russie et les Etats-Unis.

Pyongyang souffle le chaud et le froid

De peur de voir l’étau se resserrer autour de son cou, Pyongyang a soufflé le chaud et le froid, affirmant samedi sa disposition à poursuivre les pourparlers à Six suspendus depuis 2009. Le premier vice-ministre nord-coréen des Affaires étrangères, Kim Kye-Gwan, se rendra en Russie le 4 juillet pour des consultations en vue d’une reprise de ces pourparlers, a affirmé le ministère russe des Affaires étrangères. Une façon de souffler le chaud et le froid puisque des images satellites ont révélé, la semaine dernière, que de nouveaux travaux souterrains ont été réalisés sur un site d’essais nucléaires de Pyongyang. Les travaux de creusement d’un tunnel sur le site de Punggye-ri se déroulaient près du portail ouest, où Pyongyang a réalisé les tests nucléaires de 2006 et de 2013. En riposte à cet entêtement nord-coréen, les Etats-Unis ont annoncé l’imposition de sanctions contre la banque nord-coréenne Daedong Credit Bank, qu’ils accusent de soutenir le programme d’armes de destruction massive du pays. Le Trésor inscrit également sur sa liste noire le responsable des affaires extérieures du Bureau nord-coréen de l’énergie atomique.

Ces mesures visent à assécher les rentrées de devises utilisées par Pyongyang dans son programme nucléaire. Pyongyang a réalisé en février le 3e essai nucléaire réussi de son histoire .

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