Des milliers d’entre eux ont manifesté samedi 24 août pour réclamer « justice » à l’occasion du premier anniversaire de leur exode massif de Birmanie pour fuir les persécutions. « Nous demandons justice à l’Onu », scandaient les réfugiés de cette communauté installés depuis un an dans d’immenses camps de la région de Cox’s Bazar, dans le sud-est du Bangladesh voisin. Samedi 24 août, ces Rohingyas ont voulu marquer ce « jour noir » en marchant pacifiquement. Au camp de Kutupalong, devenu le camp de réfugiés le plus vaste du monde, une banderole géante a été déployée : « Plus jamais ça : Souvenir du génocide rohingya. 25 août 2018 ». Le 25 août 2017, des attaques de postes-frontières par des rebelles rohingyas déclenchent une vague de répression de l’armée birmane à l’encontre de la minorité musulmane d’une ampleur inédite. L’Onu évoque un « nettoyage ethnique ».
La Birmanie s’est déclarée prête à leur retour et a signé en janvier dernier un accord avec le Bangladesh dans ce sens. Mais, près de huit mois plus tard, le texte est au point mort et moins de 200 Rohingyas ont été rapatriés. La dirigeante birmane, Aung San Suu Kyi, très critiquée pour la gestion de cette crise, a rejeté cette semaine la responsabilité de cet échec sur Dacca qui « doit décider de la rapidité » avec laquelle les réfugiés pourront rentrer. Ce double langage diplomatique, les retards multiples et les craintes de nouvelles violences rendent difficile le choix du retour.
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