Après deux années de très vives tensions entre Washington et Pyongyang, le président américain, Donald Trump, a surpris tout le monde en acceptant de participer àun sommet historique avec le leader nord-coréen, Kim Jong-un, prévu pour la fin mai prochain. Une surprise qui peut aboutir àun tournant dans l’un des conflits les plus épineux du monde. Ce conflit est liéaux programmes nucléaires et balistiques nord-coréens considérés souvent insolvables. Washington a conditionnéla tenue du sommet historique entre Donald Trump et Kim Jongun àla réalisation de la promesse faite par la Corée du Nord : oeuvrer àune dénucléarisation complète de la péninsule coréenne et mettre fin aux tests nucléaires et balistiques. Trump a aussi fait savoir «qu’un accord avec la Corée du Nord est vraiment en préparation et ce sera, s’il est conclu, un très bon (accord) pour le monde ». L’annonce spectaculaire de ce sommet, quand les deux dirigeants comparaient encore récemment la taille de leurs boutons nucléaires, a étésaluée avec prudence de l’Union européenne àla Chine. Seul alliéde poids de Pyongyang mais tenu àla marge de cette annonce historique, Xi Jinping a saluédes intentions positives.
Le président chinois a appeléles deux parties às’abstenir de toute action pouvant troubler la détente actuelle. En effet, le président chinois, Xi Jinping, et son homologue américain «se sont engagés à maintenir la pression et les sanctions jusqu’à ce que la Corée du Nord prenne des décisions vers une dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible », a expliquéun communiquéde la Maison Blanche. Etablie par l’Administration Trump àcoup de très sévères sanctions économiques, «la stratégie d’isolement de la Corée du Nord fonctionne », avait déclaréle vice-président américain, Mike Pence. Il a marteléque ces sanctions seraient maintenues jusqu’àce que la Corée du Nord prenne des mesures concrètes, permanentes et vérifiables pour mettre fin àson programme nucléaire. Visépar une série de sanctions imposées par le Conseil de sécuritédes Nations-Unies et plusieurs pays, le régime nord-coréen avait jusqu’ici toujours affirméque le développement de son programme nucléaire n’était simplement pas négociable. Une position désespérante qui a toujours augmentél’hostilitéentre Washington et Pyongyang, éloignant l’idée d’un règlement de ce conflit. La rapiditéavec laquelle Trump a acceptél’offre du dirigeant nord-coréen, faite jeudi 8 mars par l’intermédiaire d’un haut responsable sud-coréen, a pris de court jusqu’au chef de la diplomatie américain, Rex Tillerson. «Maintenant, il faut s’accorder sur le timing de leur première rencontre, et cela prendra des semaines avant que tout ne soit réglé », a expliquéTillerson.
Aucun détail n’a filtrésur ce qui serait le premier sommet entre un président américain en exercice et un dirigeant de la Corée du Nord, menée d’une main de fer par la dynastie Kim depuis l’arrêt des hostilités sur la péninsule en 1953. Mais, selon Chung Eui-yong, conseiller national sud-coréen àla sécurité, la rencontre devrait avoir lieu d’ici mai prochain. Le lieu et les modalités restent àdéterminer. Impensable il y a quelques semaines, l’émissaire sud-coréen a préciséque Kim Jong-un s’était bien engagéàoeuvrer àla dénucléarisation de la péninsule coréenne et a promis de s’abstenir de tout nouveau test nucléaire ou de missile pendant d’éventuelles négociations. Une déclaration qui donne une lueur d’espoir àla communautéinternationale. Déjà, la diplomatie mondiale cherche àobtenir ces deux concessions depuis près de 30 ans, parfois même dupée par le régime de Pyongyang qui est entrédans le club nucléaire en octobre 2006. Cinq autres essais ont suivi depuis et, dans le même temps, le régime a réussi àdévelopper des missiles balistiques qui auraient désormais la capacitéde frapper partout sur le globe.
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