Autre sujet qui a dominé les débats de l’Assemblée générale : la crise ukrainienne qui a creusé un grave fossé entre Moscou et l’Occident, laissant planer le spectre d’une nouvelle guerre froide. Depuis l’annexion de la Crimée par Moscou en 2014, la guerre fait rage dans l’est de l’Ukraine où des affrontements entre forces ukrainiennes et séparatistes pro-russes ont coûté la vie à plus de 10 000 personnes.
Des heurts se produisent régulièrement dans l’Est ukrainien malgré la signature des accords de paix de Minsk en 2015 et le déploiement de plus de 600 observateurs de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) chargés de contrôler le respect des accords de paix. Aggravant la crise avec l’Occident, la Russie a fait une nouvelle démonstration de force — en pleins débats de l’Assemblée générale — en effectuant ses plus grandes manoeuvres militaires aux portes de l’Union européenne, sous le nom de « Zapad 2017 ». « Malgré une série de sanctions occidentales, un risque d’isolement international et des prémices de guerre froide, la Russie ne semble pas prête à céder d’un iota sur l’Ukraine. Ce qui se passe dans cette ex-république soviétique n’est qu’un épisode dans la guerre sur les zones d’influence entre les superpuissances. Poutine n’a jamais caché que la dislocation de l’URSS avait été le plus grand désastre politique du siècle dernier. Il pourrait tout faire pour retrouver son empire perdu. Pour Poutine, la Crimée n’est qu’un test lancé à la communauté internationale pour voir jusqu’où peut aller la riposte. Nous sommes au bord d’une nouvelle guerre froide », prévoit Dr Mourad.
Pour ne pas sombrer dans une nouvelle guerre froide, le président français a appelé, à la tribune de l’Onu, à une nouvelle rencontre avec l’Allemagne, la Russie et l’Ukraine, affichant sa volonté de continuer, dans le cadre des accords de Minsk, la désescalade de la violence en Ukraine. Dans cette perspective d’apaisement, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, s’est déclaré vendredi favorable à l’envoi d’une force de Casques bleus dans l’Est ukrainien, notant qu’il y a désormais deux propositions sur la table à ce sujet, l’une de l’Ukraine, l’autre de la Russie. Côté russe, le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, a affirmé qu’il soutenait l’idée de dépêcher en Ukraine des forces de maintien de la paix à condition que ces forces soient uniquement chargées d’assurer la sécurité des observateurs de l’OSCE et qu’elles soient déployées sur la ligne de démarcation et nulle part ailleurs. En revanche, l’Ukraine demande le déploiement d’une force de l’Onu de maintien de la paix sur l’ensemble du territoire rebelle et à la frontière avec la Russie, et exige qu’aucun soldat russe n’y prenne part. « La proposition russe d’une présence limitée de Casques bleus dans la région montre la volonté de la Russie de légaliser la situation et de geler le conflit à jamais », a mis en garde le président ukrainien, Petro Porochenko, à la tribune de l’Onu .
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