Comme chaque année, l’Assemblée générale de l’Onu, qui a entamé ses travaux la semaine dernière, a débattu des sujets chauds qui menacent la planète dont la prévention des conflits, le maintien de la paix et le risque de prolifération nucléaire. A la tête des débats de cette année figurait le dossier le plus d’actualité, à savoir la Corée du Nord. Dans son premier discours très attendu à la tribune de l’Onu, le président américain Donald Trump s’en est violemment pris aussi bien à la Corée du Nord qu’à l’Iran — bien que les cas de l’un et de l’autre diffèrent totalement —, les qualifiant d’« Etats voyous ». Et des bombardiers américains ont volé samedi 23 septembre près des côtes nord-coréennes pour envoyer un message clair à Pyongyang. Car entre Pyongyang et Washington, c’est une véritable guerre des mots que se livrent les responsables de part et d’autre.
A la tribune de l’Assemblée générale de l’Onu, Trump a eu, vendredi 22 septembre, les mots les plus durs envers Pyongyang, qualifiant son homologue nord-coréen, Kim Jong-Un, de « fou » et menaçant la Corée du Nord de « destruction totale ». Réponse du numéro un nord-coréen, Kim Jong-Un : Trump est un homme « mentalement dérangé » qui paiera « cher » pour ses menaces contre la Corée du Nord. Le chef de la diplomatie nord-coréenne, Ri Yong Ho, a lui aussi vivement dénoncé, samedi 23 septembre à l’Onu, les propos de Donald Trump contre son pays, qualifiant le président américain de « personne dérangée », de « mégalomane » et de « roi menteur », alors que des dizaines de milliers de Nord-Coréens se sont rassemblés le même jour sur la place Kim II-Sung en soutien au leader Kim Jong-Un.
Si cette escalade verbale a pris de grandes proportions, elle n’est pas nouvelle. Tout comme le bras de fer entre Pyongyang et la communauté internationale, avec à sa tête Washington. Reste à savoir cependant les conséquences de ces développements.
Selon les analystes, plusieurs scénarios sont possibles. « Les sanctions ne font qu’envenimer la crise avec un peuple qui souffre de la famine mais qui soutient son leader », explique Dr Hicham Mourad, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire. Pour preuve, dit-il, « les huit précédents trains de sanctions du Conseil de sécurité n’ont pas porté le régime stalinien à renoncer à son programme nucléaire. Pyongyang réussit à contourner les sanctions grâce au soutien de Pékin et Moscou. Avec les jours, la crise ne fait qu’empirer, de quoi faire craindre une frappe militaire aux conséquences incalculables ». Cela dit, ajoute l’analyste, « Kim Jong-Un veut suivre l’exemple de l’Iran, et pour la Corée du Nord, le nucléaire n’est qu’un outil de chantage. Il faut retourner à la table des négociations le plus vite possible comme l’a dit la semaine dernière la chancelière allemande Angela Merkel. C’est l’unique issue à la crise »
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