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Corée du Nord : Une crise persistante

Maha Al-Cherbini avec agences, Dimanche, 24 septembre 2017

Loin des crises proche-orientales « classiques » qui durent depuis plusieurs années, comme la Syrie, la Libye ou le Yémen, d’autres questions internationales ont dominé les débats de la 72e session de l’Assemblée générale des Nations-Unies : la crise nord-coréenne, l’accord nucléaire iranien et l’Ukraine. Avec, en toile de fond, le bras de fer entre l’Occident et la Russie.

Comme chaque année, l’Assemblée générale de l’Onu, qui a entamé ses travaux la semaine dernière, a débattu des sujets chauds qui menacent la planète dont la prévention des conflits, le main­tien de la paix et le risque de prolifération nucléaire. A la tête des débats de cette année figu­rait le dossier le plus d’actualité, à savoir la Corée du Nord. Dans son premier discours très attendu à la tribune de l’Onu, le président américain Donald Trump s’en est violemment pris aussi bien à la Corée du Nord qu’à l’Iran — bien que les cas de l’un et de l’autre diffèrent totalement —, les quali­fiant d’« Etats voyous ». Et des bombardiers amé­ricains ont volé samedi 23 septembre près des côtes nord-coréennes pour envoyer un message clair à Pyongyang. Car entre Pyongyang et Washington, c’est une véritable guerre des mots que se livrent les responsables de part et d’autre.

A la tribune de l’Assemblée générale de l’Onu, Trump a eu, vendredi 22 septembre, les mots les plus durs envers Pyongyang, qualifiant son homo­logue nord-coréen, Kim Jong-Un, de « fou » et menaçant la Corée du Nord de « destruction totale ». Réponse du numéro un nord-coréen, Kim Jong-Un : Trump est un homme « mentalement dérangé » qui paiera « cher » pour ses menaces contre la Corée du Nord. Le chef de la diplomatie nord-coréenne, Ri Yong Ho, a lui aussi vivement dénoncé, samedi 23 septembre à l’Onu, les propos de Donald Trump contre son pays, qualifiant le président américain de « personne dérangée », de « mégalomane » et de « roi menteur », alors que des dizaines de milliers de Nord-Coréens se sont rassemblés le même jour sur la place Kim II-Sung en soutien au leader Kim Jong-Un.

Si cette escalade verbale a pris de grandes pro­portions, elle n’est pas nouvelle. Tout comme le bras de fer entre Pyongyang et la communauté internationale, avec à sa tête Washington. Reste à savoir cependant les conséquences de ces dévelop­pements.

Selon les analystes, plusieurs scénarios sont possibles. « Les sanctions ne font qu’envenimer la crise avec un peuple qui souffre de la famine mais qui soutient son leader », explique Dr Hicham Mourad, professeur de sciences politiques à l’Uni­versité du Caire. Pour preuve, dit-il, « les huit précédents trains de sanctions du Conseil de sécu­rité n’ont pas porté le régime stalinien à renoncer à son programme nucléaire. Pyongyang réussit à contourner les sanctions grâce au soutien de Pékin et Moscou. Avec les jours, la crise ne fait qu’empirer, de quoi faire craindre une frappe mili­taire aux conséquences incalculables ». Cela dit, ajoute l’analyste, « Kim Jong-Un veut suivre l’exemple de l’Iran, et pour la Corée du Nord, le nucléaire n’est qu’un outil de chantage. Il faut retourner à la table des négociations le plus vite possible comme l’a dit la semaine dernière la chancelière allemande Angela Merkel. C’est l’unique issue à la crise »

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