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Tensions autour de l’accord nucléaire avec l’Iran

Maha Al-Cherbini avec agences, Dimanche, 24 septembre 2017

Loin des crises proche-orientales « classiques » qui durent depuis plusieurs années, comme la Syrie, la Libye ou le Yémen, d’autres questions internationales ont dominé les débats de la 72e session de l’Assemblée générale des Nations-Unies : la crise nord-coréenne, l’accord nucléaire iranien et l’Ukraine. Avec, en toile de fond, le bras de fer entre l’Occident et la Russie.

Tensions autour de l’accord nucléaire avec l’Iran
(Photo:AP)

Parallèlement à la crise nord-coréenne, l’avenir de l’accord nucléaire iranien — conclu en 2015 entre Téhéran et les Six — a été au menu des discussions de l’Assemblée générale. Dans un climat explosif à cause des déclarations incendiaires du président américain contre l’accord iranien qu’il menace de « déchirer » depuis son accession au pouvoir, les six pays signa­taires de l’accord se sont retrouvés dans une ambiance tendue à l’Onu pour la première fois depuis l’élection de Trump qui a eu des mots durs contre l’accord iranien qu’il veut « déchirer », « renégo­cier » ou au moins « compléter ». Pourtant, la réunion des Six n’a pas permis de sortir de l’impasse provoquée par la menace améri­caine de dénoncer le texte. Selon une source européenne, la réunion a été « difficile ». « Tous les partenaires de l’Iran dans l’accord nucléaire, à l’exception des Etats-Unis, ont insisté sur la nécessité de respecter totalement le texte », a affirmé le ministre iranien des Affaires étrangères, Javad Zarif. Quant à la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, elle a affirmé : « L’accord fonc­tionne. Nous avons déjà une crise nucléaire, nous n’avons pas besoin d’une deuxième », , en référence à la Corée du Nord. Quant au ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, il a mis en garde vendredi les Etats-Unis contre la tentation de « mélanger les torchons et les serviettes » au sujet de l’accord nucléaire, ajou­tant que « rouvrir l’accord pour le négocier signifierait ne pas le respecter ».

Outre la réunion des Six, Javad Zarif a eu un premier tête-à-tête avec son homologue américain, Rex Tillerson, vendredi 22 sep­tembre sans parvenir à une issue à la crise. « Washington continue d’avoir de gros problèmes avec l’accord. Les Etats-Unis ne reste­ront dans l’accord que si des changements sont introduits », a menacé Tillerson. Face aux menaces américaines, le président ira­nien Hassan Rohani a déclaré samedi que son pays allait renforcer ses capacités militaires et balistiques. « Que vous le vouliez ou pas, nous allons renforcer nos capacités militaires, nécessaires en matière de dissuasion », a martelé M. Rohani, excluant toute nou­velle discussion avec les Etats-Unis, un pays qui « bafouerait ses engagements internationaux ». Passant à l’acte, l’Iran a testé samedi « avec succès » un nouveau missile Khoramshahr d’une portée de 2 000 kilomètres. Selon le président américain, ce tir remet en cause l’accord nucléaire iranien. « Ce bras de fer irano-américain est inquiétant pour l’avenir de l’accord. L’Administration Trump réalise bien qu’il est impossible d’abroger un pacte interna­tional, mais elle aspire à pousser les Iraniens à perdre les nerfs et à faire un mauvais pas qui enfreint l’accord. Il est possible que Trump se retire de cet accord de manière unilatérale mais cet état de choses va nuire à son image sur la scène internationale car c’est un accord conclu avec les superpuissances. En revanche, pour Téhéran, ce pacte est une bouée de sauvetage. Il est difficile qu’il y renonce quelles que soient les exacerbations américaines. Grâce à ce pacte, l’Iran a récupéré comme première étape 32 milliards de dollars gelés dans les banques internationales, qui lui ont permis de promouvoir son économie et il a rejoint le concert des nations après des années d’isolement », explique Dr Mourad.

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