Les sept dirigeants du G7 ont réaffirmé leur engagement dans la lutte antiterroriste.
(Photo:Reuters)
Tenu vendredi et samedi dernier en Sicile, le sommet du G7 a exposé au grand jour les divergences entre les grands sur plusieurs sujets importants, mais pas sur la question du terrorisme.
Ce dossier est sans doute l’une des rares questions sur lesquelles les pays du G7 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Japo, Canada, Italie) ont facilement et rapidement trouvé un terrain d’entente.
En effet, dès la première journée du sommet, vendredi 26 mai, les participants au sommet ont signé une déclaration commune. Les sept dirigeants ont réaffirmé leur engagement dans la lutte antiterroriste, appelant également les acteurs d’Internet à accroître les moyens pour détecter les contenus incitant à la violence. Ils répondaient ainsi à une demande de la première ministre britannique, Theresa May, dont le pays a été touché lundi soir par un attentat à la sortie d’une salle de concert à Manchester, qui a fait 22 morts, dont de nombreux enfants.
Un attentat revendiqué par l’organisation djihadiste Etat Islamique (EI). « C’est un pas en avant important. Il faut que les compagnies (Internet) reconnaissent leur responsabilité envers la société », a déclaré Mme May lors d’une conférence de presse. Le G7 s’est également engagé à mettre en oeuvre « une approche collective » pour lutter contre le danger posé par les combattants étrangers de retour des zones de guerre, notamment en termes de partage de renseignement.
L’Otan rejoint la coalition anti-Daech
Le terrorisme était également à l’ordre du jour au sommet de l’Alliance atlantique nord (Otan) qui s’est tenu à Bruxelles à la veille de celui du G7. Les 28 pays membres de l’Alliance politico-militaire ont ainsi décidé de rejoindre formellement la coalition internationale contre l’EI en Iraq et en Syrie. Les Etats-Unis, qui dirigent cette coalition, réclament depuis plus d’un an que l’Alliance atlantique en devienne membre à part entière. Le président américain Donald Trump, qui a, un temps, jugé l’Otan « obsolète » avant de se rétracter, a ainsi profité de ce sommet pour demander à ses partenaires de l’Otan de faire davantage dans la lutte contre le terrorisme et d’augmenter leurs budgets militaires afin de réduire leur dépendance vis-à-vis de Washington.
En fait, chacun des 28 Etats membres de l’Otan fait déjà partie à titre individuel de cette coalition, mais l’Otan n’avait pas encore sauté le pas, préférant garder le statut d’observateur. Certains pays, dont la France, se montraient jusqu’à présent réticents, craignant notamment que cela n’écorne l’image de l’alliance, dont la participation aux frappes en Libye en 2011 a laissé de mauvais souvenirs dans le monde arabe, selon une source diplomatique.
Cet engagement dans la lutte antiterroriste s’inscrit dans la volonté du président américain, qui, dès sa campagne électorale, a fait de la guerre contre Daech sa priorité absolue. Si, au cours de ce premier sommet de l’Otan en présence du nouveau président américain, Donald Trump s’est tenu à l’écart de ses interrogations les plus provocatrices sur l’utilité de l’Otan, il a tout de même imposé ses vues en matière de lutte antiterroriste.
Or, la question est de savoir de quelle manière l’Otan participera à la coalition anti-Daech et s’il ne s’agit pas uniquement d’un geste symbolique en direction des Etats-Unis, d’autant plus que les anciennes expériences de l’alliance, notamment en Libye et en Afghanistan, n’ont pas réellement fait leurs preuves.
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