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L’extrême droite, une menace qui pèse malgré la défaite

Abir Taleb avec agences, Mardi, 09 mai 2017

Si la candidate de l’extrême droite, Marine Le Pen, n’est pas parvenue à conqué­rir la présidence, elle aura tout de même réussi à inscrire son parti dans le paysage politique français. D’abord parce qu’elle a réussi un score inédit, qui témoigne notamment de la poussée nationaliste en Europe, ensuite et surtout, parce qu’elle a réussi à faire de son parti, le Front National (FN), un parti hostile à l’Union européenne, aux idées controversées parfois jugées racistes, et qui fait de la lutte contre l’immigration son véritable ADN, un parti « comme les autres ».

En effet, cette avocate de formation mène depuis plusieurs années une stratégie de « dédiabolisation » de cette formation créée en 1972 par son père, Jean-Marie Le Pen, pour lisser une image longtemps sulfureuse entretenue par les saillies antisémites et xénophobes de ce dernier. Depuis son accession à la tête du FN en 2011, à la suite de son père avec lequel elle est désormais brouillée, cette battante a écarté les cadres les plus marqués : militants antisémites, nostalgiques de l’Algé­rie française — voire de la collaboration avec l’Allemagne nazie — ou catholiques intégristes. Cette stratégie a payé : le Front national a constamment progressé à chaque élection. Malgré sa défaite, Marine Le Pen s’est félicitée du résultat « histo­rique et massif » de son parti. Cette fois-ci, celle qui s’est présentée comme « la candidate du peuple » misait sur la même vague qui a porté Donald Trump à la Maison Blanche et conduit la Grande-Bretagne à voter pour la sortie de l’Union européenne, n’a pas réussi son pari. Mais elle compte poursuivre le combat, pro­mettant « une recomposition politiue de grande ampleur autour du clivage entre les patriotes et les mondialistes », les yeux toujours rivés vers l’Elysée.

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