C’est dans un silence quasi total que, depuis octobre dernier, les Rohingyas, une minorité musulmane en Birmanie, sont victimes d’un très fort épisode de violence perpétrée par l’armée birmane. Tout est parti de fait divers : des attaques de postes de police, qui ont fait neuf morts, ont été attribuées aux Rohingyas, dont la responsabilité n’a pourtant jamais été prouvée. En «
représailles », l’armée birmane a lancé une opération contre toute la communauté. Depuis, plus de 30 000 personnes ont été déplacées, et 22 000 ont fui vers Bangladesh voisin. Face à cette tragédie, les Nations-Unies ont appelé jeudi dernier la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi à écouter sa «
voix intérieure » et à se rendre dans le nord-ouest du pays, et «
à parler directement au peuple birman pour leur demander de s’élever au-dessus de leur appartenance ethnique, religieuse ». L’Onu s’est dite «
très inquiète » de la situation et a demandé l’accès de la zone pour les organisations humanitaires. Plusieurs pays occidentaux, dont la France, ont également exhorté vendredi la Birmanie à débloquer l’accès à l’aide humanitaire.
Ce n’est pas la première fois que l’armée ou les groupes bouddhistes extrémistes s’en prennent à cette population. En 2012, des violences avaient fait près de 200 morts et 140 000 déplacés. Les Rohingyas représentent la plus grande communauté apatride au monde, avec un million d’individus : les Nations-Unies la reconnaissent comme étant l’un des peuples les plus persécutés de la planète.
Lien court: