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L’Otan peut-elle être remise en cause ?

Abir Tale avec agences, Lundi, 14 novembre 2016

Les prises de position isolation­nistes de Donald Trump et ses déclarations sur l’Otan inquiètent les membres de l’Alliance.

L’Otan peut-elle être remise en cause ?
Les Etats-Unis assurent les deux tiers des dépenses militaires de l’Alliance atlantique.

« L’Amérique d’abord ». Le slogan isola­tionniste de Donald Trump inquiète au plus fort les membres de l’Alliance atlantique nord, dont les Etats-Unis sont pourtant un membre fondateur essentiel : selon l’article 5 du traité de Washington, qui a donné naissance à l’Otan en 1949, « si un pays membre de l’Alliance est attaqué, les autres, et en premier lieu, les Etats-Unis, lui doivent assistance ». Or, si Trump est resté plutôt vague sur sa politique étrangère, au sujet de l’Otan, il n’a pas mâché ses mots : au cours d’une intervention le 27 avril dernier au siège de la revue The National Interest, il avait estimé que « l’Otan était une machine à cash, qui coûtait cher aux Etats-Unis et que les alliés devaient payer davan­tage pour la défense européenne ». Et de laisser entendre que l’engagement militaire de Washington aux côtés de ses partenaires, pour répondre à une éventuelle agression russe contre ses voisins, dépendrait des moyens communs mis au pot par les Européens. Le président élu voit en effet d’un mauvais oeil le fait que les Etats-Unis assurent les deux tiers des dépenses militaires de l’Alliance. A ce sujet le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a prévenu que « ce n’est pas le moment de remettre en cause le partenariat entre l’Europe et les Etats-Unis ». Et d’ajou­ter : « Tous les alliés ont fait la promesse solennelle de se défendre l’un l’autre. C’est quelque chose d’absolument non négociable » Pourtant, selon le magazine d’actualité alle­mand, Der Spiegel, les stratèges de l’Oton ont esquissé un rapport secret incluant le pire des scénarios possibles pour l’Alliance atlantique, selon lequel le nouveau président élu des Etats-Unis, Donald Trump, mettrait sa menace à exécution et ordonnerait aux troupes améri­caines de se retirer d’Europe. Et, suite à l’an­nonce de la victoire de Trump, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a indiqué : « Les Etats-Unis n’assu­reront pas la sécurité des Européens sur le long terme (…) Nous devons le faire nous-mêmes ».

Preuve des incertitudes et des craintes euro­péennes, que le nouveau président élu des Etats-Unis ne s’y présente pas après son entrée en fonction, l’Otan a repoussé la date de son prochain sommet, qui devait avoir lieu début 2017 à Bruxelles. Celui-ci aura finale­ment lieu l’été prochain.

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